Carl Jung a dit que la honte était une émotion qui dévorait notre âme. Il ne fait aucun doute que c’est l’un des plus gros poids émotionnels que nous pouvons porter. Profondément enracinée dans notre identité, elle détruit notre estime de soi et nous éloigne des autres.
Le manteau que tu portes
Imagine que tu as 5 ans. Tu es un enfant confiant et joyeux, vivant dans la légèreté, apprenant simplement à vivre dans ce monde.
Ton insouciance et ta spontanéité font que tu cours, sautes, danses… Tu vis dans ton monde, tu joues, tu suis ce qui t’appartient : tu suis ton instinct et tes désirs. Malheureusement, toute ton énergie est souvent trop pour ton entourage. Tes parents en sont déjà fatigués, ils ont aussi peur de déranger les autres – les voisins, les amoureux de la table d’à côté au restaurant, des promeneurs dans le parc…
À un moment donné, ils décident de te couvrir d’un manteau. D’un manteau gris et sombre dont les poches contiennent quelques pierres. Ce n’est pas lourd, mais c’est désagréable à porter. Tu as moins de mobilité dedans. Il ne t’est plus si facile de sauter, danser et courir. Le manteau limite ta capacité de mouvements, ce qui réjouit tes parents, étant donné que tu ne fais plus rien qui puisse les surprendre. Il est plus facile de contrôler tous tes mouvements.
Lentement, tu t’y habitues, et chaque fois que tu tentes de jouer à tes jeux préférés, quand tu fais quelque chose à ta manière (malgré ce qui se fait et ce qui ne devrait pas se faire), si tes parents ne l’apprécient pas, ils rajoutent dans les poches de ton manteau quelques lourds cailloux de plus.
Les années passent et tu t’es tellement habitué à ton manteau que tu l’avais complètement oublié. Tu le considères comme une partie de toi. Ce fardeau est devenu une habitude, puis, une partie de ton identité. Le manteau a grandi avec toi, il s’est consolidé avec ton identité. Les cailloux dans les poches créent un insupportable poids qui fait également partie de toi.
Tu portes ce poids et pourtant tu veux être léger, joyeux et spontané à nouveau. Tu voudrais tellement être toi-même sans aucune charge. L’absence de sensation de liberté et d’aisance commence à te gêner, ce qui provoque une frustration croissante. La colère dirigée contre toi-même grandit en toi. Tu te dis « Je suis nul! », en parlant de ton manteau, déjà sale et déchiré. « Il y a quelque chose en profondeur de mon être qui est médiocre … » – te dis-tu en parlant à tous ces lourds cailloux cachés au fond des poches.
D’un côté, tu ressens une charge qui t’accable et qui enlève ta joie de vivre. D’un autre côté, tu te critiques en ajoutant ainsi davantage de pierres dans les poches de ton manteau.
« Je ne mérite pas l’amour »
« Quelque chose ne va pas avec moi »
« Je me sens brisé »
« Je ne suis pas assez bon »
Patrimoine familial inconscient
Ce manteau c’est la honte, et elle fait partie intégrante de notre culture. Nous le portons presque tous. Pour la plupart d’entre nous, il est si bien caché qu’il pourrait sembler ne pas exister. Nos mécanismes de défense organisent notre vie de manière à ce que le sentiment de honte ne se manifeste pas par accident, car il pourrait nous submerger de tout son poids.
Cette honte peut être ôtée parce que ce n’est pas un sentiment qui nous habite depuis la naissance. C’est un fardeau qui est acquis, appris. Souvent transmis de génération en génération en tant que patrimoine familial inconscient.
Cela ne signifie pas que le sentiment de honte est inutile. Il n’y a pas d’émotions inutiles. La honte a un rôle important à jouer : le conformisme – s’adapter aux normes sociales. Cela nous aide à prendre soin de notre besoin d’appartenance et nous permet d’éviter le rejet. La honte est comme un juge attitré qui évalue tous nos comportements à l’extérieur de nous. Lorsque ses évaluations sont faibles, il devient signal pour que nous évitions un certain comportement la prochaine fois, car nous pouvons être évalués négativement par les personnes qui nous entourent.
Il convient de distinguer la honte de la culpabilité. Un sentiment de culpabilité est une émotion qui nous dit que nous avons mal agi. Il indique le comportement spécifique. Cependant, la honte concerne notre identité – elle nous dit que nous sommes mauvais, médiocre. Il contient une évaluation générale négative de notre propre valeur. De notre estime de nous-mêmes.
Bien que la honte limite intrinsèquement l’expression de notre vraie nature, sa présence discrète n’est pas réellement néfaste dans la vie au quotidien. C’est le besoin d’existence de l’humain dans la société qui a fait que notre espèce se retrouve démesurément affectée.
Ce que nous expérimentons aujourd’hui dans notre culture est un fléau de honte chronique. Cette version de ce sentiment, extrêmement pesante, est la principale cause des suicides, toujours en constante augmentation. Dans une version moins extrême, elle est à l’origine de divers comportements destructeurs qui font partie de notre vie quotidienne. Cela peut conduire à l’ergomanie (la dépendance au travail), à une forte peur de l’échec, à une phobie sociale, à des névroses ou à diverses addictions.
Quels sont les mécanismes derrière le sentiment de honte et que faire pour enlever ce pesant manteau ?
L’outil de contrôle
« Les gentilles filles ne se mettent pas en colère » –
« Tu es gâté » – « Ne sois pas un pleurnichard » – « Grandis »
« Tu es méchant » – « N’agis pas comme un enfant » – « Les autres enfants ne se comportent pas comme toi »
Pour la plupart des enfants, les déclarations ci-dessus sont quotidiennes. Elles constituent l’un des outils de contrôle les plus efficaces pour chaque parent.
Comment la honte aide-t-elle à contrôler les enfants ? Le sentiment de ne pas être aimé est l’une des expériences les plus difficiles qu’un enfant puisse vivre. Dans le temps, la peur du rejet servait de stratégie de survie. Un enfant qui était peu ou pas désiré par les parents, était souvent condamné à mort. Par exemple, lorsque les médicaments n’étaient pas largement disponibles, et que plusieurs frères et sœurs malades se faisaient concurrence, il n’y avait pas d’autre solution : l’un d’entre eux se retrouvait sans aide.
Ces temps sont révolus et, malgré cela, cette peur coule toujours dans nos veines, et c’est pourquoi les enfants feront tout pour répondre aux attentes des parents afin de recevoir acceptation et amour.
Pour les parents, l’usage de telles tactiques est confortable et efficace (et tout à fait naturel – après tout, dans la plupart des cas, nous avons entendu ces affirmations tout au long de notre enfance). Malheureusement, peu de parents se rendent compte que l’enfant considère ces « programmeurs de honte » comme une vérité irréfutable à son sujet.
C’est ainsi que se développent des croyances profondément enracinées dans notre psychisme.
« Je me sens inférieure à d’autres filles »
« Je ne fais pas assez d’efforts »
« Je devrais avoir honte de moi-même »
« Je ne mérite pas une belle vie »
Un tel « cadeau » restera avec l’enfant des années et si, à un moment donné, il ne s’observait pas de la même façon que toi qui lis cet article, il vivrait dans ce manteau lourd et sale, peut-être jusqu’à la fin de ses jours.
Les stratégies pour faire face à la honte (notre critique intérieur en action)
Le plus difficile, c’est que même lorsque nous quittons la maison familiale et que nous n’avons pas de contact quotidien avec nos parents, nous recevons toujours des messages embarrassants et humiliants. La différence est que maintenant ils proviennent de nous-mêmes. C’est le mécanisme d’introjection qui en est responsable. L’introjection est « le processus inconscient par lequel l’image, le modèle, d’une personne, est incorporé, identifié au moi. » Et tout cela sans en avoir conscience.
Pourquoi cela se passe de cette manière ? Trimbalant un tel sac de honte sur notre dos, nous ferons tout pour éviter une situation dans laquelle les paroles ou le comportement des autres réveilleront en nous cette honte. Pour la grande majorité d’entre nous, une telle honte est déjà profondément ancrée, figée dans la mémoire de notre corps.
Cela est fort probablement dû aux bonnes intentions de nos parents. Dans la vie adulte, une remarque déplaisante de la part d’un collègue ou un mot critique du chef, n’aurait pas eu le pouvoir de nous faire du mal de manière aussi profonde. Et pourtant, pour certains d’entre nous, chacune de ces remarques est aussi douloureuse qu’un couteau planté dans le cœur.
Cela se produit, parce que la situation à l’extérieur de nous ressuscite une partie sensible et blessée de notre personnalité. Les émotions réveillées « remontent à la surface » et nous n’avons, le plus souvent, aucune idée du lien entre ce sentiment et nos expériences passées.
Ressentir une honte fiévreuse est extrêmement toxique pour notre fonctionnement quotidien. C’est pourquoi nous avons besoin de mécanismes de défense qui nous aident à garder ce sentiment au fond de notre subconscient. Des stratégies qui éviteront de telles situations.
Cela dépendra de ce que nous avons appris de nos parents, quels mécanismes de défense ils ont développé pour faire face aux difficultés de la vie. Donc, si les parents nous critiquaient, nous méprisaient, nous humiliaient (pour que nous soyons « polis », « gentils », et que nous nous comportions de manière « appropriée »), le plus souvent, ce sera par ces critiques, par le mépris et par l’humiliation de nous-mêmes que nous allons faire face à notre propre honte.
Attends une minute… Je provoque en moi le sentiment de honte pour éviter la honte ? Cela n’a pas de sens. Du moins, à première vue !
Notez cependant que cette stratégie a sa logique :
- Puisqu’on m’a appris que ma façon d’être est dans de nombreuses situations inacceptable pour d’autres, et…
- …que je sais que mon comportement inapproprié avec les autres peut me rendre honteux (parce que les autres peuvent me critiquer et avoir une mauvaise image de moi) …
… lorsque je me contrôle, que je me critique et que j’ai honte, il sera plus facile pour moi d’éviter les comportements qui pourraient être jugés négativement par d’autres, évitant ainsi la honte.
Par exemple:
- Quand je dis à moi-même: « ne dis pas un mot, car de toute façon tu ne diras rien d’intelligent », j’évite le risque de dire quelque chose que d’autres pourraient considérer comme « stupide ».
- Quand je dis à moi-même, « tu n’as pas de belles jambes et tu es la pire danseuse que je connaisse », j’évite le risque de me ridiculiser sur la piste de danse.
- Quand je dis « n’essaie même pas de passer cet entretien, tu seras viré dès qu’ils verront ta tête », j’évite le risque d’être rejeté lors du processus de recrutement.
Tous ces « facteurs de honte » internes me protègent de … plus de honte. Le problème est que lorsque je m’humilie et quand je provoque un sentiment d’infériorité en moi, cela ne reste pas sans conséquences pour mon monde intérieur. La partie de moi qui porte ce lourd manteau de honte est chargée de plus en plus de pierres qui le rendent encore plus difficile à supporter.
La charge croissante d’émotions insupportables suscite en nous des mécanismes mentaux visant à soulager la douleur ressentie. Ce sont souvent les dépendances qui nous permettent de nous soulager et d’oublier temporairement la souffrance. Souvent, c’est la honte (associée à d’autres charges émotionnelles) qui est à l’origine d’addiction à l’alcool, aux drogues, aux jeux, ou à la pornographie (certains psychothérapeutes prétendent même que chaque personne dépendante éprouve une honte toxique).
La dynamique décrite ci-dessus est cruciale pour comprendre comment fonctionne la honte. C’est une charge émotionnelle acquise, que nous approfondissons nous-mêmes, dans le but de l’éviter. Une partie de notre personnalité porte cette honte, une autre partie de nous l’approfondit en nous critiquant, nous réprimandant de différentes manières. Une troisième partie cherche une sortie de secours et une délivrance de cette charge d’émotions difficiles.
Par conséquent, « faire honte », intimider et humilier, sont des stratégies pour régler notre propre sentiment de honte. Nous faisons cela, non seulement dans notre propre monde intérieur (en nous critiquant nous-mêmes), mais aussi dans le monde extérieur. Critiquer les autres nous aide également à nous sentir mieux.
Le principe est simple:
« Je fais à moi-même, ce qu’on m’a fait. Je fais aux autres, ce que je fais à moi-même. » – TONI HERBINE-BLANK |
Tu n’as pas besoin de chercher bien loin pour voir une foule d’exemples de la façon dont les gens s’humilient les uns les autres aujourd’hui. Il suffit de passer quelques minutes sur Internet. Les préjugés, le jugement, le racisme, le sentiment de supériorité, la haine sont partout. Lis un peu les commentaires sous les articles, vidéos, sur facebook, etc. La source de ce comportement est la souffrance intérieure, à laquelle le critique veut s’échapper, en frappant l’autre. C’est un soulagement éphémère qui ne guérit pas le fardeau que nous portons.
Nous faisons également face à la honte d’une autre manière, pas nécessairement constructive :
- Celui qui veut plaire. Il fait tout pour que les autres soient toujours contents. Il aide, il fait à la place des autres, il fait des heures supplémentaires, il ne se respecte pas, etc. Tout cela pour éviter les éventuelles critiques pouvant réveiller la honte qu’il porte en lui;
- Le bourreau du travail. Il travaille au-dessus de ses capacités et il s’efforce de réussir à tout prix pour prouver à lui-même et à autrui sa valeur. Chaque échec est le risque de confronter l’idée que peut-être celui qui il est, n’est pas suffisant;
- Le perdant. Il évite de poursuivre ses objectifs car chaque action présente un risque d’échec. Il demeure donc dans son monde sécurisé, dans sa zone de confort, en prenant soin de ne rien entreprendre qui puisse échouer;
- Le casanier. Il devient casanier et évite de rencontrer des gens, car toute interaction peut lui faire honte. Toute conversation est une occasion de dire quelque chose de stupide, quelque chose qui sera évalué négativement par les autres (bien sûr, cela ne signifie pas que l’on devient casanier pour cette raison).
La diversité et l’ampleur des mécanismes de défense ne font que souligner à quel point le sentiment de honte est une charge pesante et néfaste. Souvent, toute la structure de notre personnalité est organisée pour éviter le sentiment de honte qui réside dans les recoins les plus sensibles de notre subconscient.
Les actions visant à libérer ce sentiment peuvent donc contribuer à une transformation significative, qui peut réellement changer notre façon de vivre, de penser et de créer des relations avec les autres.
Alors, comment faire face à la honte?
Se libérer de la honte
Avant de parler de la façon de travailler sur le sentiment de honte, souvenons-nous d’une chose. Tout ce que tu penses de toi, toutes ces croyances que tu as sur toi – « Je ne suis pas assez bon », « Je ne vaux rien », « Je ne mérite pas l’amour », etc., sont des choses que nous avons entendues des autres. Ces personnes (généralement les parents et les nounous) souhaitaient avoir plus de contrôle sur nous, et utilisaient ces affirmations pour nous rendre plus obéissants, en nous humiliant inconsciemment, en semant en nous ce sentiment de honte. En travaillant sur la honte nous devons nous rappeler que ce sentiment est une fiction qui est devenue notre réalité depuis des années.
Bien entendu, le fait d’en prendre conscience n’est pas suffisant en soi. La honte est souvent profondément ancrée dans notre façon de penser et d’être. Et pour s’en libérer, les mots-clés sont : relation, confiance, compassion et parler de ses faiblesses.
La psychothérapeute et auteure du modèle de thérapie paramédicale « Intimacy from the Inside Out », Toni Herbaine-Blank estime que la honte est « anti-relationnelle ». Cela signifie que lorsque nous éprouvons de la honte, nous nous éloignons des gens. Nous ne sommes pas intéressés de créer les relations plus profondes. Nous nous protégeons en nous concentrant sur nous-mêmes et en nous coupant du monde extérieur. Nous cachons notre honte (qui n’est qu’un sol fertile et un espace d’expansion).
Parfois, à la surface, nous donnons l’impression de vouloir être dans une relation – mais ce sont des apparences, car nous maintenons une telle relation au niveau superficiel. Nous avons peur de nous faire mal et nous ne nous permettons pas d’ouvrir notre cœur.
Par conséquent, l’antidote à notre honte est d’aller dans la direction opposée. Lorsque nous nous approchons des autres et commençons à parler de ce qui est difficile pour nous, la honte fond. Elle se dissipe…
Brene Brown, auteur d’ouvrages sur la honte, a déclaré:
« Si nous pouvons partager notre histoire avec quelqu’un qui réagit avec empathie et compréhension, la honte ne pourra pas survivre. » |
Lorsque nous commençons à parler de notre honte dans un environnement de confiance, de compréhension et de compassion, nous commençons à nous rendre compte que nous méritons l’amour des autres, même lorsque nous portons tout ce bagage d’émotions difficiles. Nous commençons à réaliser que nous pouvons être en relation étroite avec les autres, quelle que soit notre façon de penser.
Parler ouvertement du sujet de la honte n’est pas facile, principalement pour les deux raisons suivantes :
1. Tout d’abord, nous ne sommes pas toujours entourés des proches qui peuvent nous écouter avec compréhension et empathie, sans porter de jugement, ni être choqués par ce que nous leur disons.
2. Deuxièmement, même lorsque nous trouvons de telles personnes avant de parler de nos faiblesses, des sujets de notre honte, nous devons briser le mur des mécanismes de défense. Ce sont les éléments de notre personnalité qui voudront à tout prix nous en dissuader.
Être prêt à parler ouvertement de ce dont nous avons honte, pour la plupart d’entre nous peut prendre des semaines, des mois, voire des années.
Cependant, je pense que trouver un tel espace où tu peux te sentir en sécurité est l’étape la plus importante dans le travail sur la honte.
Pour beaucoup, la meilleure idée est d’opter pour la psychothérapie, où nous nous sentirons prêts à nous découvrir après avoir établi une relation de confiance totale avec le thérapeute. Un rôle similaire peut être accompli par la thérapie de groupe, où, lorsque notre temps sera venu, nous raconterons notre histoire et dirons les choses que nous avions jusqu’à présent le plus peur d’aborder.
Les recherches montrent que la capacité de raconter notre histoire honnêtement et ouvertement nous permet de guérir la honte que nous portons en nous. Cela nous permet de comprendre que nous sommes tous pareils et affrontons souvent les mêmes problèmes. C’est un moyen de sortir de l’isolement, de nouer des liens avec les autres et de nous permettre de recevoir de l’empathie, de la compassion. C’est une porte vers la guérison.
« Lorsque nous sommes entendus et accueillis par d’autres personnes, nous avons une chance de retrouver le sentiment d’appartenance. Cette base d’être vu et compris aide chacun de nous à devenir qui nous sommes. Dans ce processus d’appartenance et où nous devenons nous-mêmes, nous faisons un pas important vers la guérison de la honte et la récupération de notre plénitude. « – DR. ARIELLE SCHWARTZ
« Lorsque nous sommes entendus et accueillis par d’autres personnes, nous avons une chance de retrouver le sentiment d’appartenance. Cette base d’être vu et compris aide chacun de nous à devenir qui nous sommes. Dans ce processus d’appartenance et où nous devenons nous-mêmes, nous faisons un pas important vers la guérison de la honte et la récupération de notre plénitude. « – DR. ARIELLE SCHWARTZ |
Il est important que nous ressentions que les personnes ou le groupe avec lequel nous partageons notre histoire sont des personnes avec lesquelles nous nous sentons vraiment en sécurité. Se forcer à parler de nos faiblesses à quelqu’un en qui nous ne pouvons pas avoir confiance sera beaucoup plus difficile (souvent même impossible) et puis, cela comporte beaucoup de risques. Être jugé dans une telle situation peut considérablement approfondir notre honte et nous enfermer encore plus, voire nous replier sur nous-mêmes.
Heureusement, lorsque nous travaillons sur la honte, tout ne dépend pas des autres. Nous avons également beaucoup de travail à faire. Pour nous en libérer, nous devons d’abord pénétrer dans notre bourbe intérieure remplie d’émotions pénibles. Cependant, le but n’est pas d’y entrer et d’y rester. L’idée est de mettre des bottes solides, puis de traverser ce merdier et de trouver un moyen d’atteindre la sortie.
Le fait d’entrer dans cette boue ne signifie pas de plonger dans des émotions difficiles. Une solide préparation nous permet de passer à travers sans nous enfoncer. Nous n’avons pas besoin de revivre toutes ces émotions avec leur charge pour nous en libérer.
Ce dont nous avons besoin, c’est la capacité de regarder tout ce que nous n’aimons pas en nous, avec empathie et compassion. Certaines philosophies nous enseignent qu’il n’y a pas de différence entre l’empathie envers soi-même et celle envers les autres. Tout commence avec nous et la compassion est comme une énergie de guérison qui illumine chaque partie obscure que nous portons en nous.
Les deux chemins se confondent. Quand je reçois de la compassion des autres, il m’est plus facile de me regarder avec bonté et bienveillance. Quand j’apprends à diriger cet amour vers moi-même, il m’est plus facile de m’ouvrir à l’empathie des autres.
Alors, je laisse entrer la lumière, en réalisant peu à peu, que je suis une belle personne.
Je suis digne d’amour.
Je proclame la légitimité de vivre l’amour.
Je proclame la légitimité de vivre heureux.
merci pour cet article complet et très bien écrit )
Bravo pour cet article plein de sagesse et de perspicacité. Ça m’a aidé! J’espère que ça aidera tout ceux qui le lisent! Bonne continuation
Merci à toi de me lire. 🙂