Le piège des affirmations positives

Affirmations positivesEst-ce que l’affirmation positive est un formidable outil de motivation et de travail intérieur, ou bien, une technique d’abrutissement et de bourrage de crâne de quelque chose qui est faux ? Et bien c’est un peu l’un et l’autre. Je vais explorer quelques pistes de réflexion pour éviter de tomber dans le piège de la pensée positive.

Une affirmation positive est une phrase/déclaration, qui est répétée plusieurs fois de suite et qui devrait être un outil pour modifier notre état d’esprit et notre état émotionnel.

C’est une programmation de l’esprit qui a pour but de créer une meilleure façon de voir le monde, plus positive.

Attention au piège

Lorsque nous utilisons des affirmations positives prises accidentellement par ici ou par là,  tel un pansement pour nos problèmes (en espérant qu’ils disparaissent tout naturellement couverts par des affirmations positives), nous serons non seulement déçus, mais nous nous éloignerons considérablement des solutions à ces problèmes.

Nous risquons de répéter mentalement des phrases qui ne signifient rien pour nous, ou auxquelles nous ne croyons pas. Par exemple, se dire à soi-même « je suis génial » quand la sensation de génie n’y est pas, quand on ne la ressent pas du tout, ne nous permet pas soudainement d’y croire. Cela ne ferait que nous détourner de l’essence du problème et nous éloignerait du travail réel et efficace sur soi.

Cette pression sur soi-même de la pensée positive n’est pas un bon choix pour nos pensées et émotions désagréables. Il peut même devenir destructeur de se convaincre sans réfléchir, en affirmant toujours la même chose.

L’une des façons de se libérer des obstacles que notre mental met sur notre chemin, est d’appuyer sur le bouton « ON » de notre réflexion et de se plonger dans nos craintes intérieures. Autrement dit, de mettre en lumière nos zones d’ombres. C’est seulement à ce moment-là qu’il nous sera possible de les comprendre et donc de nous en libérer réellement.

Bouton de réflexion sur « ON »

Qu’est ce que cela signifie de « mettre le bouton de réflexion sur « ON » » ? Cela signifie de cesser de fuir schématiquement nos peurs (l’obstacle mental de « tourner autour du pot ») et de commencer à réfléchir constructivement, par exemple, en se posant de bonnes questions. Cela signifie aussi de regarder nos peurs à la racine.

Que veut dire alors de regarder nos peurs à la racine ? Cela veut dire qu’il nous est nécessaire de prendre conscience de leur origine. Il s’agit de regarder notre peur de diverses manières possibles, afin de mieux comprendre ses origines et son but. Arrêter de juger nos verrous et blocages internes, arrêter de juger nos pensées, nos comportements, nos paroles… Au lieu de cela nous pouvons juste les observer pour mieux les accepter.

Je t’invite à imaginer et ressentir une colère qui monte en toi, de plus en plus intensément. Et cela, parce que ton ami t’avait dit des choses qui ne te plaisent pas. Tant que tu refuses de comprendre cette colère, tu as des grandes chances de rester coincé dans ton schéma de pensées et d’accuser ton ami d’être la cause de l’état émotionnel que tu es en train de vivre. A ce moment-là, la responsabilité de tes sentiments et émotions demeure à l’extérieur de toi.

Au lieu de « donner le pouvoir » de tes émotions à ton ami, tu peux te poser la question où et comment tu ressens cette colère ? Je t’invite à porter ton attention sur cette colère et uniquement sur elle. Qu’est ce que cette colère veut me dire ? Quel est le but de cette colère ? Tu deviens alors responsable de ta colère et elle t’apprendra des choses sur toi.

A travers ces conversations avec toi-même (ton subconscient), petit à petit, tu prends conscience de l’essence du problème.

Il s’avérera, peut-être, que cette émotion est aussi puissante uniquement parce que toi-même tu crois en ce que ton ami a dit… Ou bien, parce que tu penses que l’on devrait dire de toi uniquement des belles choses ? Peut-être prendras-tu conscience que la source de cette colère réside dans ta façon de penser ? Ou que ton mental te fait l’une de ses ruses.  Dans tous les cas, ce sera la première étape pour récupérer la responsabilité de tes émotions et donc une possibilité de changer ton état intérieur.

Dans le cas contraire, tu risques rester sur la même expérience d’émotion, c’est à dire, attirer vers toi ces situations que l’on appelle communément les situations récurrentes.

Affirmation efficace

Donc, si tu t’immerges dans les méandres de ton blocage interne et dans ce qui t’empêche d’avancer – ce qui n’est pas toujours agréable – afin de le comprendre, le connaître, apprendre d’où il vient et pour quelle raison il est là, tu seras capable d’élaborer une affirmation « façonnée à ta mesure ».

Ce sera une affirmation, qui t’aidera à demeurer plus fort dans le processus d’affronter la cause réelle du problème. Le plus important : tu ressentiras qu’elle n’est vraie et juste que pour toi. Une affirmation appliquée de cette manière peut devenir un outil puissant dans le soutien des changements personnels.

Dans le cas décrit plus haut (l’émotion de colère), une affirmation piochée au hasard, pourrait être, par exemple : « je ne suis pas affecté par ce que les autres disent de moi ». Toutefois, elle ne concernerait pas la vraie nature et l’origine de l’émotion. Une bonne affirmation serait la base de ce que, toi, tu penses de toi-même. Ou bien comment tu veux te faire passer aux yeux des autres. Cela pourrait être par exemple : « Je m’accepte, tel que je suis ».

Construis des affirmations justes et précises – celles qui touchent l’essence du problème et pas celles qui servent à panser leur origine.

Quelle affirmation sera donc, en ce moment, la plus juste, la plus vraie, et qui t’aidera à grandir en te renforçant ?

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6 réponses à Le piège des affirmations positives

  1. Roland dit :

    Et bien pour ma part, je m’accepte tel je suis et j’aime ça ! ;=) Super chouette démonstration des limites de la pensée positive et de la prise de conscience des essentiels tels que « l’observateur » et des « importances »…

  2. lebailly m.th. dit :

    Pour moi c’est simple , je li régulièrement la bible et m’y refaire pour devenir meilleure , sans Lui (mon Père ) je ne suis rien.
    Par lui aussi je reçois régulièrement (chaque jour) une parole de vie (voir à Leandre Lachance , parole du jour.donnée par Jésus Lui même à Leandre., bcp de témoignages aussi… voyez par vous même…)

  3. Potentiel Infini dit :

    Ca aide, ca réconforte, c’est sûr, peut-être même cela permet de vibrer autrement.
    Mais est-ce que cela résout le problème? Je l’ignore…
    Merci pour votre partage.

  4. Mathieu dit :

    Bonjour et merci pour partager cet article qui met le doigt sur un point très important concernant ce sujet.
    Je tiens néanmoins a rectifier votre affirmation qui n’est pas si positive que ça ( quite a citer un seul exemple autant qu’il soit positif 😉
    Au lieu de répéter « je ne suis pas affecté par ce que les autres disent de moi » et risquer d’être encore plus affecté ( essayez donc de ne pas imaginer un éléphant rose ni a un arbre bleu…)
    Il serait donc convenable de formuler:
    « Je suis imperméable a ce que pense les autres »
    Ou bien
    « Je respecte l’opinion d’autrui même si je pense différemment »
    « Je suis indifférent a ce que les autres disent de moi »
    « Je tiens uniquement compte des critiques constructives  »
    « Je suis le seul a pouvoir diriger mon état émotionnel »
    En espérant que cela serve a quelqu’un.
    Merci encore.
    Mathieu.hop@gmail.com

  5. Potentiel Infini dit :

    Merci Mathieu de tout cœur pour ton partage.
    Le but de cet article est justement ne pas donner des affirmations toutes faites ou des affirmations qui ne sont pas…les nôtres.
    Cette phrase qui n’est pas positive, je l’entends souvent ainsi que les négations qui s’y trouvent. Je la cite à titre d’exemple, pour l’éviter, sans trop préciser car nous risquons de s’éloigner du sujet.
    Merci à toi de nous citer les exemples, c’est super.

  6. Mathieu dit :

    Je vous remerci pour votre réponse, j’ai maintenant saisi cette partie de l’article que j’aurais dû relire plusieur fois.
    Encore bravo et bonne continuation 🙂

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