Comment arrêter de contenter les autres ?

Chacun de nous veut être accepté par les autres. Ce fait est tout à fait naturel à l’être humain. Malheureusement, parfois, il se creuse en nous un tel manque de ce besoin d’acceptation que nous tentons de l’extorquer aux autres par des moyens  très peu constructifs. L’un de ces moyens est justement d’essayer de satisfaire tout le monde. D’où vient ce besoin intérieur de contenter les autres? Et comment donc s’en libérer ?

Dans mon travail, je rencontre beaucoup de gens qui sont épuisés par le ressenti intérieur d’une forte obligation de rendre les autres heureux, de leur faire plaisir, de leur plaire. Ils font des choses qu’ils ne veulent pas faire, ne sachant pas comment mettre une limite, ni comment dire « non ». Ils jouent en permanence aux soumis, et font tout pour que les autres « se sentent bien ». Il n’y a pas de place pour eux-mêmes dans leur vie, et leurs besoins se retrouvent toujours relégués au dernier rang.

Pour être claire, je ne parle pas ici de la bienveillance, de l’empathie, du désir naturel de soutenir les autres qui émane du plus profond de notre être. Tous ces comportements sont le résultat d’une maturité émotionnelle. Et si c’est ce qui domine dans tes relations, je te félicite….et je te dis BRAVO!

Dans cet article, je tiens à me référer aux comportements qui découlent de nos propres carences émotionnelles et dont le but est d’obtenir en permanence approbation et acceptation en « faisant le bien autour de soi ».

Comment contentons-nous les autres ?

Si tu es concerné par le sujet, et que tu tentes d’atteindre ton objectif de différentes manières possibles, je t’invite à réfléchir à quelles attitudes tu retrouves en toi :

  • Tu ne parviens pas à dire « non », même quand tu veux vraiment refuser. Par exemple, en plus de tes heures de travail « normales », tu fais du boulot qui ne fait pas partie de tes tâches.

  • Tu fais semblant d’être d’accord avec tout le monde. Par exemple, pendant tes conversations avec des amis, tu n’exprimes pas ton opinion, tu la caches, parce que tu ne veux pas être le seul dans le groupe à avoir une opinion différente.
  • Tu t’excuses trop souvent, tu penses devoir toujours te justifier.
  • Tu te sens responsable des choses que tu as à faire, même si elles ne proviennent pas toujours de ton initiative.
  • Tu te sens responsable de l’humeur des autres. Par exemple, quand quelqu’un est de mauvaise humeur, tu te demandes ce que tu as pu faire ou dire, pensant que c’est certainement de ta faute.
  • Tu te sens très mal à l’aise quand quelqu’un est en colère contre toi, et tu fais tout ce qui est en ton pouvoir pour changer les choses.
  • Tu te comportes comme ceux avec qui tu passes ton temps. Par exemple, tu n’aimes pas l’alcool, mais puisque tous tes amis en boivent, tu fais comme si cela te faisait plaisir.
  • Tu as ce besoin permanent de recevoir des compliments, des félicitations, des louanges pour te sentir bien. Par exemple, si quelqu’un ne te fais pas d’éloges, tu te demandes ce que tu as fait de mal.
  • Tu n’oses pas admettre que tu as été froissé(e) ou blessé(e) lorsque cela arrive, parce que tu ne veux pas devenir un problème pour l’autre ou provoquer un malaise, ou pire, un conflit.
  • Tu fais tout ce qui est en ton pouvoir pour éviter le conflit, même si cela signifie que tu te coupes de tes propres besoins.

La première étape pour se libérer de cette habitude est tout simplement la prise de conscience de deux choses : d’abord, sache que vouloir plaire à tout le monde a des conséquences mentales et émotionnelles destructrices. Ensuite, il est important de comprendre quelles sont les causes personnelles de ton désir de rendre les autres heureux. La connaissance de ces motifs va te donner l’indication, la voie à suivre pour te libérer de cette attitude.

Ne pas se satisfaire soi-même

Commençons par ce qui se passe en toi, ainsi qu’autour de toi, quand tu essaies de faire plaisir aux autres :

  • Tu perds ton énergie vitale. Satisfaire les autres est un énorme investissement de ton temps et ton énergie vitale. Réfléchis à combien tu te dépenses quand tu réfléchis à ce que pensent les autres ? Combien d’énergie tu laisses échapper pour planifier des activités qui permettront de les rendre heureux ?
  • Tu te coupes de toi-même. Ce qui a pour conséquence que tu n’as plus de temps, ni d’énergie, ni d’espace dans ta tête pour songer à tes propres besoins. Ils n’ont d’ailleurs pour toi aucune importance, parce que tu as tout simplement cessé d’en être conscient(e). Et quand ils se font ressentir tu fais tout pour les étouffer car ils interfèrent avec ta mission de contenter tous ceux qui se trouvent à proximité.
  • Tu perds le respect de toi-même. Tu te considères comme la personne la moins importante parmi tes fréquentations. Tes besoins se trouvent toujours en bas de la liste. Tu les considères comme non pertinents, parce que si c’était différent, tu mènerais une lutte constante au fond de toi, ce qui épuiserait encore plus ton énergie. En outre, quelque part, dans la profondeur la plus sombre de ton être, tu penses que les gens peuvent t’aimer non pour qui tu es, mais pour tout ce que tu leur fais, pour tous les services que tu leur rends.
  • Personne ne sait comment tu es vraiment. Puisque tu mets tout le temps des masques pour cacher tes émotions et tes besoins dans le seul et unique but d’éviter d’être la cause de tout inconfort chez les autres, tu ne donnes aucune chance à l’autre d’expérimenter cette version authentique de toi.
  • Tu perds le plaisir d’être avec les gens. Pourquoi ? Parce que lorsque tu te retrouves en compagnie des autres, ton but n’est pas simplement « être » et apprécier le temps passé ensemble. Ton objectif principal est de combler le vide de ton propre manque d’acceptation de soi, en faisant tout ton possible pour te faire aimer. Et puis, tu te demandes ce qu’ils peuvent penser de toi, ce qu’ils ressentent, ce qui te prive de faire de l’espace en toi juste pour le plaisir d’être.
  • Tu étouffes tes émotions. Tout ce qui pourrait être difficile pour les autres est caché en toi. Tu ne peux pas imaginer être une difficulté pour l’autre, alors tu étouffes des émotions comme la colère, la frustration, la tristesse, le chagrin ou le stress. Tu fais tout pour que ta présence rende l’atmosphère chouette et agréable. Et lorsque les émotions étouffées s’accumulent ainsi…
  • … alors grandit en toi le dégoût et le désengagement face aux gens. La frustration qui n’a pas été exprimée, va chercher son embouchure. D’habitude elle se retrouve dans des comportements passifs-agressifs, c’est-à-dire, des tentatives inconscientes et dissimulées de « déversement » d’au moins une petite quantité d’émotions accumulées. Dans la vie quotidienne, cela peut prendre la forme de commentaires sarcastiques ou désagréables. Ce genre de comportement détruit l’intimité et l’affinité dans les relations.
  • Ton investissement dans les services que tu rends diminue. Lorsque tu réalises à quel point tes besoins ne sont jamais satisfaits, tu te décourages naturellement à faire quelque chose qui ferait plaisir aux autres. Malgré cela, tu le feras quand même parce que le désir d’être apprécié est plus fort que tout. Cependant, tu auras en toi cette partie qui aura envie de se reposer, prendre soin de soi, juste « être »… Cette partie de toi ne restera pas silencieuse, car c’est elle qui est responsable de la plénitude dans tes besoins de base. Une lutte intérieure te dépouillera de toutes tes forces et ton engagement, ton désir de faire plaisir aux autres sera faible (ce qui ne signifie pas que tu refuseras de les contenter).
  • Tu deviens influençable et réceptif à l’exploitation. Les gens le font pour leur confort et souvent ne réalisent même pas quel est le prix que tu payes pour cela. Comment peuvent-ils savoir, puisque tu acceptes chaque requête de leur part avec un grand « Oui ! » et le sourire aux lèvres ? L’absence de limites, la faible estime de soi et une très forte envie de « faire le bien » autour de soi, fait de toi un objet idéal à exploiter et aspire ton énergie vitale. Toutefois, même lorsque tu as conscience d’être utilisé, le sentiment d’être utile et apprécié, qui accompagne le sentiment de faire plaisir, est pour toi comme un verre d’eau dans le désert, et tu n’y renoncerais à aucun moment.

Si tu ressens au moins une partie des conséquences décrites ci-dessus dans ton désir de contenter les autres, le fait de prendre conscience de ces effets n’est pas toujours agréable. Toutefois, aucun changement ne se produit sans inconfort. Tu as besoin de ressentir ce malaise pour trouver la motivation à abandonner ton ancien schéma d’attitudes et d’en construire un nouveau, bien plus sain.

Maintenant nous allons regarder un peu plus profondément. D’où vient ce puissant besoin de faire plaisir ?

Le passé, comme toujours

Lorsque nous parlons de l’estime de soi, il nous est difficile d’éviter de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur et nous souvenir de ce que nous avons éprouvé dans notre enfance. C’est pourtant là où se forge notre identité. A l’âge adulte, rechercher de l’acceptation et de l’approbation à l’extérieur ou bien nous accepter tels que nous sommes, dépend énormément de la relation que nous avons eue avec nos  parents.

Un très fort besoin de contenter les autres peut trouver sa source dans une maltraitance par les parents pendant l’enfance. Les enfants qui subissent des violences physiques ou psychiques arrivent souvent à la conclusion que faire plaisir à leurs bourreaux rend ces derniers moins violents et réduit la maltraitance. Les tentatives répétées pour atténuer la punition (cela dure parfois plusieurs mois, voire des années) deviennent une habitude et finiront par faire partie intégrante de la personnalité de l’enfant. En conséquence, à l’âge adulte, il voudra automatiquement satisfaire les autres en se protégeant inconsciemment contre une colère possible ou une critique éventuelle.

Une autre source du besoin de contenter les autres est le conditionnement de l’amour par les parents. Certains témoignent de l’amour à leur enfant uniquement lorsqu’il est poli et gentil, et quand il se comporte comme le parent le souhaite. Quand l’enfant n’en fait qu’à sa tête et qu’il recherche son propre chemin, l’acceptation par le parent disparait. Cela fait naitre chez l’enfant une forte croyance : « Je mérite de l’amour uniquement quand je fais plaisir aux autres ». Cette conviction peut devenir une partie de son mode de fonctionnement pour toute la vie, sans qu’il en ait conscience. Il y a quelques années, j’ai écrit un article « Le pouvoir des mots » – et l’influence qu’ils ont sur nous.

Une autre raison du besoin de contenter les autres est souvent la critique de la part du parent. Si l’enfant est critiqué même pour des bêtises, il portera en lui une forte peur de l’échec. Il va essayer d’être toujours parfait. À l’âge adulte, l’une des manifestations de ceci sera le désir de tout faire pour plaire aux autres.

Plaire aux autres est donc en grande partie un mécanisme raffiné de défense de notre psyché. Les personnes qui tentent de satisfaire tout le monde autour d’eux, peuvent avoir peur du rejet, peur d’être sanctionné, peur d’être injustement critiqué. De cette façon, elles protègent les parties les plus rejetées de leur personnalité. En même temps, elles recherchent l’acceptation, l’approbation, l’amour, pour,- au moins pendant quelques instants-, se sentir légères et libérées de la peur qui les hante. Contenter les autres est devenu pour elles le seul moyen efficace de colmater les trous émotionnels.

L’effort est futile

Malheureusement, les résultats de telles actions sont éphémères. Quand au fond de notre être, nous ne nous sentons pas assez aimables, quand nous portons en nous les blessures du passé, aucun « Merci », aucun sourire ni aucun compliment de la bouche d’un autre ne parviendra à panser nos blessures. Nous aurons le sentiment d’être telle une passoire, se sentir rempli, et laisser passer.

Pourquoi cela arrive-t-il ?

Parce qu’en faisant plaisir aux autres tu ne reçois pas ce que tu recherches réellement. Ce dont tu as vraiment besoin est la compréhension que tu es une personne normale, que tu vas bien et que tu n’es pas obligé de devenir ce qui tu n’es pas…

Et que obtiens tu en « faisant du bien autour de toi ? »

Tu obtiens le fait que les gens t’apprécient, mais pas pour ce qui tu es, plutôt pour ce que tu fais. Ils t’aiment bien parce que tu leur permets de satisfaire leurs propres  besoins. Tu leur es « pratique », utile. Tu ne leur engendres aucun problème. Tu n’es pas une personne avec qui la relation est… exigeante.

Étant leur « combleur des besoins », tu ne leur donnes aucune chance d’apprendre à t’apprécier pour ta personnalité, tes valeurs, tes convictions. Tu es trop concentré à demeurer une unité analogue et éviter de dévoiler ce qui se cache sous le masque que tu portes.

Par conséquent, tu ne reçois seulement qu’un substitut de ce que tu recherches. Ce substitut ne suffira jamais à te sentir véritablement accepté ni aimé par les autres. Il ne t’aidera jamais à bâtir ou renforcer ton estime de soi.

Penses-y un instant. N’es-tu pas intéressé à savoir comment les gens se comporteront quand tu leur montreras ton vrai visage ? Quand tu leur diras ce que tu penses et quand tu feras ce que te dicte ton cœur ?

Je suis consciente que la vision de montrer ton vrai toi peut être à ce stade juste ….. effrayante. Que se passera-t-il si quelqu’un ne t’apprécie pas ? Que se passera-t-il si tu es rejeté ? Que se passera-t-il si les gens commencent à te critiquer ? Que se passera-t-il si… tout ce que tu penses de toi se révélera être vrai ?

Sans tricher, certaines de ces craintes peuvent avoir un sens. Tous les êtres humains sur terre ne ressentiront pas la « chimie » dans les liens après la première conversation avec toi. Tout le monde ne va pas devenir tes amis. À vrai dire, la plupart d’entre eux feront partie « d’une autre histoire » et emprunteront leur propre chemin.

Cependant, tu peux être certain qu’il y aura des personnes qui te ressembleront et se sentiront super bien en ta compagnie. Il y aura des gens qui t’aimeront non pour ce que tu fais pour eux, mais pour qui tu es en tant qu’être. Ils t’apprécieront même quand ils entendront « non » de ta part. Même quand tu voudras prendre soin de toi. Même quand tu leur diras exactement ce que tu penses.

En plus, les gens ne vont pas t’accepter et t’apprécier MEME si tu vis en accord avec toi-même, ils voudront être avec toi justement PARCE QUE tu es authentique et ne portes pas de masques en leur présence.

Dès que tu abandonnes le besoin d’être aimé par tout le monde, le fait que tous ne deviendront pas tes amis cesse de te gêner. Tu commences à comprendre que c’est un ordre naturel des choses. En restant toi, tu filtres les gens qui restent proches. Ceux qui t’aimeront pour ce qui tu es garantiront des relations à long terme. C’est avec eux que tu vas créer des relations sincères et intègres.

Et c’est précisément ces relations vraies et authentiques qui deviendront pour toi un ingrédient important dans la construction de l’estime de soi. Rien dans ce monde ne peut égaler la sensation d’être accepté et reconnu quand tu es pleinement toi. Chacune des relations dans laquelle tu expérimentes cette sensation t’apportera plus que les relations basées sur le fait que tu es une personne utile, qui rend service facilement. Chaque relation où tu peux être toi-même t’apprendra à t’aimer plus que des milliers de remerciements et compliments dus au fait, qu’une fois de plus, tu t’es sacrifié pour aider quelqu’un.

Je ne veux pas dire ici que tu as besoin des autres pour t’accepter et t’aimer. Le travail le plus important qui t’attend est la guérison de ces parties blessées en toi – si toutefois, tu portes ce sentiment en toi – et de construire une relation saine et sereine avec toi-même.

Néanmoins, nous ne devons pas succomber à l’illusion que nous pouvons être pleinement heureux sans les autres. Nous avons besoin d’entretenir des relations aux autres et il n’y a aucun doute qu’elles peuvent nous aider à retrouver l’amour pour nous-mêmes. Et puis, de nature, l’être humain est un être social et donc n’est pas programmé à vivre seul.

Plaire à soi-même…

Tu as probablement compris que contenter les autres pourrait être pour toi un moyen pour te contenter : pour recevoir de l’acceptation, de l’amour, de l’approbation, dont tu as terriblement manqué. Tu sais déjà qu’en satisfaisant les autres tu pourrais atteindre cet objectif. Non seulement ce n’est pas une bonne stratégie, mais cela réduit la probabilité que l’une de tes relations pourra réellement satisfaire ton besoin d’appartenance et d’acceptation.

Le meilleur choix que tu peux faire maintenant est d’expérimenter à être toi. L’authenticité est le résultat de nos décisions quotidiennes, même les plus insignifiantes. C’est la décision de dire à l’autre comment tu te sens. C’est la décision de refuser gentiment d’aider l’autre quand tu as quelque chose d’important à faire. C’est la décision de témoigner ton affection et d’offrir ton temps à ceux à qui tu souhaites l’offrir, et non pas pour qu’ils t’apprécient.

Quand tu commences à gérer consciemment ton énergie et que tu cesses de la dépenser à gauche et à droite, la qualité de ta concentration, ton attention, ton côté affectif et ton écoute augmenteront rapidement. Tes relations qui ont du potentiel à se développer dans ta vie vont nettement en bénéficier, et celles qui n’existaient que pour t’utiliser s’éteindront lentement.

Quand tu commenceras à t’exprimer d’une manière plus honnête et plus directe, tu peux t’attendre à ce que tout le monde n’appréciera pas ce changement. Ceux qui sont habitués à t’avoir à leurs pieds, vont être surpris par le changement. Certains se sentiront même insatisfaits par le fait qu’ils ne pourront plus t’exploiter. D’autres, vont affirmer que lorsque tu n’es plus toujours conforme avec leur opinion et que tu exprimes ton désaccord, tu n’es plus si cool.

Même si c’est un processus difficile, il est extrêmement nécessaire, et, ô combien, libérateur. A travers cette expérience tu apprendras qui tu souhaites fréquenter, et qui tu ne veux plus. Tu comprendras quelles sont les personnes présentes dans ta vie que tu souhaites garder proches, et lesquelles tu laisseras s’en aller. Le changement dans ton approche aux relations va agir comme un tamis qui va épurer toutes celles qui ne te sont pas nécessaires.

Les personnes qui communiqueront clairement leur mécontentement peuvent tenter de te manipuler et te forcer à retrouver ton ancien « Moi », là où tu étais pour eux plus utile. Ils le feront, bien sûr, totalement inconsciemment, en projetant sur toi leurs propres carences émotionnelles. Il est important de ne pas céder à ces manipulations, ni les critiquer d’ailleurs.

La meilleure façon d’agir est de leur donner une chance et leur dire tout simplement que dans leur comportement il y a des tentatives dissimulées de t’influencer. S’ils te respectent et si tu occupes une place importante dans leur cœur, ils vont probablement t’écouter et changeront leur approche. Ce ne sera pas toujours facile pour eux, alors patience ! Toutefois, si malgré tes efforts rien ne change, je t’invite à te poser tout simplement la question : est-ce que tu veux vraiment que cette personne fasse partie de ta vie ou pas ?

Souviens-toi que dans toute situation, le plus important est de rester en harmonie avec soi-même. Se respecter soi-même en restant fidèle à ses valeurs est un sentiment merveilleux et très constructif.

Et la suite ?

De mon point de vue, la compréhension de ce que j’ai écrit ci-dessus est cruciale pour changer notre comportement et ne plus être tenté à faire plaisir aux autres. Dans de nombreux cas une observation du processus d’une nouvelle perspective et la compréhension de ses causes est suffisant pour s’en libérer. Cependant, il peut être nécessaire de travailler sur chaque changement à différents niveaux. Ci-dessous je propose quelques pistes pratiques, qui pourront soutenir tes nouvelles habitudes.

Tout d’abord, il existe des cas où ni la compréhension de la source du problème, ni les conseils pratiques ne vont aider. Lorsque notre désir de contenter les autres est tellement puissant et peut être associé à un traumatisme de l’enfance, la meilleure solution est de suivre une psychothérapie. En allant à la rencontre, tête à tête, avec nos émotions enfuies profondément, nous nous permettrons de retrouver notre liberté émotionnelle et commencer à satisfaire nos propres besoins.

Si tu estimes que ton besoin de satisfaire les autres n’est pas empreint d’obsession, il y a de bonnes chances que tu t’en sortes tout seul. Voici quelques pistes qui t’aideront à soutenir ton travail :

  • Comprendre que prendre soin de tes propres besoins et refuser d’assister les autres N’EST PAS impoli. Considérer l’assertivité et l’affirmation de soi comme une attitude égoïste est souvent la raison pour laquelle les gens évitent de tels comportements. En réalité tu peux refuser en étant gentil, aimable et poli. Tu peux même exprimer tes besoins sans empiéter sur le territoire d’autrui. Tu peux partager tes opinions sans risquer que les gens cessent de t’apprécier. C’est une attitude importante, s’affirmer.
  • Commencer par des petits pas. Dire « non » dans une situation non-pertinente. Exprime ton opinion sur un sujet insignifiant. Raconte ton besoin dans une situation très banale. Ne te jette pas tout de suite dans les eaux profondes. Pratique et expérimente là où c’est facile pour toi.
  • Porte ton attention sur ton ressenti quand tu refuses quelque chose. Quelles sont les émotions qui te traversent ? Comment te sens-tu ? Ressens-tu de la honte ? Un sentiment de culpabilité ? De la colère contre toi-même ? Ce qui apparaît, ce sont les émotions que tu auras envie de regarder de plus près. De cette façon tu comprendras à quoi tu associes le fait de refuser de t’affirmer et tu seras en mesure de travailler sur ce lien.
  • Commence à exprimer tes sentiments et à parler de tes besoins en termes doux, calmes et diplomates. Evite de juger ou de parler de l’autre, exprime uniquement ce qui se passe en toi, dans ton corps. Je pense écrire un article dédié à ce sujet.
  • Identifie tes besoins. Tout d’abord prends conscience de leur existence, en les notant, jusqu’à leur satisfaction. Fais une liste de tes besoins et trouve les moyens que tu mettras en place afin de t’en occuper.

Je t’invite à faire une petite expérience, à travers laquelle tu peux vérifier comment tu te sens lorsque tu renonces à contenter tout le monde. Pour cela, décide que pendant les 7 jours à venir, tu ne vas rien faire pour faire plaisir aux autres. Tu rendras la responsabilité de leur bien-être dans leurs propres mains et tu te concentreras uniquement sur tes envies et tes besoins. Après une semaine, offre-toi un moment de réflexion et fais le point pour constater les résultats.

Cette période d’essai n’exige pas de toi un grand changement d’un coup. C’est juste une expérience sans engagement. Au cours de ces 7 jours, je t’invite à relire cet article encore une ou deux fois, pour diriger ta pensée sur une voie concrète, mais aussi d’explorer quelques astuces décrites ci-dessus.

Je t’invite à partager dans les commentaires ce que tu prends pour toi dans ce texte, ce qui te parle le plus, ce qui te parle le moins.

Lachto Drom…

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2 réponses à Comment arrêter de contenter les autres ?

  1. Saturnin dit :

    Je vous remercie infiniment. À la fin de la lecture de cet article, j’ai senti un soulagement. Le passé m’a bcp dupé mais j’ai decidé de changé ma vision de mon entourage à travers l’article. Dans les 7 jours à venir, je montrerai mon vrai visage au gens. Je reviendrai vs en parler.
    Merci et à bientôt 😀

  2. Potentiel Infini dit :

    Merci à vous de partager votre ressenti. Et je dis BRAVO pour la suite de vos démarches! J’attends avec impatience votre retour.

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