La façon dont nous vivons et la façon dont nous pensons est principalement le résultat de ce qui nous a été inculqué durant notre enfance. Combien y avait-il de messages constructifs et précieux ? Combien de modèles dangereux, à travers lesquels nous ne parvenons pas aujourd’hui à vivre en harmonie avec nous-mêmes ?
Une chance immense nous a été donnée de naître dans cette époque. Nous avons de l’électricité, grâce à quoi nos lampes sont allumées. Nous avons des magasins où tout est à portée de main. Nous avons des hôpitaux, des médecins, des spécialistes afin que nous puissions prendre soin de notre santé.
Les réalisations sociales, culturelles et technologiques, qui sont transmises de génération en génération nous permettent de vivre dans le confort, et ainsi de satisfaire nos principaux besoins. Grâce au phénomène de l’éducation sociale, chaque jeune homme faisant partie de notre société, apprend comment fonctionne le monde. Il n’est donc pas obligé d’explorer tout à partir de zéro, commettre toutes ces erreurs qui ont déjà été commises par quelqu’un d’autre.
Cependant, il existe le côté obscur de la société où nous demeurons. Le côté obscur de ce que nous transmettons à notre descendance, un modèle tout près de la réalité, pas toujours harmonieux ni conforme avec ce qu’est la réalité. La façon de penser de chacun d’entre nous dépend de ce qui nous a été transmis dans l’enfance – et c’était souvent des choses qui non seulement ne nous stimulent pas, mais qui bloquent notre réalisation personnelle.
Les armoires vides
Pendant notre naissance notre cerveau est comme une grande pièce avec des millions d’armoires vides, qui se rempliront bientôt avec le savoir et les connaissances sur le monde qui nous entoure. Le contenu des livres et des documents qui atterriront dans ces armoires décidera de notre regard sur la réalité. En tant qu’être social totalement impuissant et dépendant de nos parents, nous n’avons aucun pouvoir sur ce avec quoi nos armoires seront remplies.
La plupart du temps, ce seront des copies de documents qui ont atterri dans les armoires de nos parents, nos nounous, nos profs. Notre façon de penser deviendra la somme de la manière dont ceux qui nous élèvent comprennent le monde. Sur différentes étapes de la vie, elle sera « enrichie » de centaines des milliers de modèles, qui viendront depuis des écrans de télévision, ordinateurs, journaux, magazines et autres médias…
Jusqu’au jour où nous transmettrons ce fouillis entassé dans les tiroirs de nos têtes à nos propres enfants, tout en continuant la transmission du script familial qui se transmet lui-même de génération en génération, plus ou moins évoluant.
Pour que nous puissions fonctionner dans ce monde, notre cerveau doit être programmé. Cela ne signifie pas que toute notre personnalité dépend du contenu qui sera inséré dans nos têtes. Notre génétique porte en soi un ensemble de tendances et préférences qui décideront, en grande partie, quelle personnalité nous allons acquérir. On peut dire que c’est notre « vraie nature ». Et l’harmonie de cette nature dépendra de la qualité des programmes qui s’installeront dans nos réseaux de neurones.
Malheureusement, une grande partie de ce conditionnement découle de la variété des structures sociales. Ces structures programment l’être humain souvent délibérément, ou à cause de l’ignorance, d’une manière très dangereuse pour lui.
La programmation sociale
La programmation sociale (en anglais social conditioning) est le processus de formation des unités dans la société afin qu’ils réagissent d’une manière généralement approuvée par la société et les groupes sociaux.
Les deux mécanismes de programmation sociale le plus couramment utilisés sont la récompense et la sanction/punition, ainsi que la répétition de mêmes communiqués.
Le premier consiste à récompenser certains comportements (en les renforçant), tout en punissant les autres (en les affaiblissant). Par exemple, l’obéissance est récompensée tandis que la désobéissance est punie. Le deuxième mécanisme consiste à répéter par les autorités (parfois des centaines ou milliers de fois) certains communiqués, que l’on finira par considérer comme une vérité irréfutable.
On peut prendre comme exemple de ces actions les communiqués de propagande diffusés pendant la guerre dans les médias, qui déterminent un pays comme agresseur, et un autre comme victime.
A ce stade, tu ressens peut-être en toi une révolte, et tu te dis que tu es résistant à ce genre de manipulation. Je te félicite pour cet optimisme, mais ici, malheureusement, tu risques d’avoir tort. Plusieurs études démontrent que nous succombons avec une grande facilité aux divers mécanismes de l’influence, même lorsque nous sommes conscients de ces mécanismes. Crois-moi, les personnes qui travaillent sur la conception des messages publicitaires télévisés ont des connaissances très approfondies en psychologie et sur le fonctionnement de notre subconscient. Ces gens savent bien plus des choses sur le mental et son fonctionnement que nous sur nous-mêmes…
Avoir conscience que nous sommes vulnérables à la programmation sociale est la meilleure façon de nous en protéger. Je sais que si je regarde les infos du soir à la télévision, mon moral et ma façon de voir le monde qui m’entoure seront nettement changés.
Où cela nous mène ?
L’état d’esprit des gens et l’état de notre planète montrent clairement que notre société tend à… l’autodestruction. Ceci est confirmé par les études des chercheurs qui constatent les déclins des civilisations précédentes. Récemment, les résultats d’une étude financée par la NASA montrent que parmi les sociétés qui ont échoué jusqu’à présent, deux schémas se sont répétés : l’utilisation excessive des ressources naturelles et la dissection de la société (l’inégalité croissante entre les élites et les basses classes sociales). Ça te semble familier ?
Et ce n’est que le début. Les indicateurs des maladies de civilisation (niveau de stress, violence, faim et beaucoup d’autres pathologies) sont statistiquement aujourd’hui plus élevés que jamais. Le bon nombre des problèmes du monde moderne pourraient être facilement résolus, parce que nous avons déjà toutes les réponses, les méthodes et les technologies qui rendent cela possible.
Si seulement l’argent consacré aux guerres, à l’exploration du cosmos et aux jeux olympiques, était investi dans les technologies qui traitent les problèmes majeurs du monde, alors la condition de notre espèce aurait sans doute été un peu meilleure. Malheureusement, le manque universel de conscience dans notre société fait que nous pataugeons aveuglément vers des pathologies encore plus profondes, un point de non-retour.
Cela a également des conséquences négatives pour nos vies personnelles. Vivre en harmonie avec soi-même face à la programmation sociale et toutes ses principes, des modèles et obligations, est un défi majeur dans le monde actuel. Comment donc entendre la voix de notre âme ? Comment trouver sa voie dans tout ce chaos et se détacher de ce bon modèle de vie auquel nous sommes contraints à chaque pas que nous faisons ? Comment comprendre cette rigidité sociale qui nous est imposée et qui limite notre marge de manœuvre ?
Le détachement de ces standards imprimés si profondément dans nos esprits en en faisant table rase, nécessite souvent des années de travail sur soi. Nous avons besoin de beaucoup de courage, de liberté de penser et de la capacité à contester les vérités évidentes.
Toutefois, cela vaut la peine d’emprunter cette voie car la mise est énorme.
Je tiens à citer les mots du philosophe Alan Watts, qui capte très bien la « maladie » qui a enveloppé notre culture. C’est une courte vidéo « Qu’est-ce qui ne va pas avec notre culture » un extrait d’un de ses discours (5 minutes) en anglais :
Libre de la programmation sociale
Parvenir à entendre notre propre voix, la voix du cœur et de l’intuition, notre propre vérité, est à mon avis l’un des plus importants (si pas LE plus important) des buts dans notre vie. Pourquoi ? Parce que lorsque nous avons une belle connaissance de soi, nous sommes capables de vivre en harmonie avec notre propre nature. Et quand nous le réussissons, la plupart des blocages, peurs, manque d’estime de soi, manque de motivation, manque de sens à sa vie, se dissipent automatiquement. Nous commençons à nous sentir bien dans notre peau et nous savons où nous allons dans la vie.
Je ressens quelque part au fond de moi que les dernières années de mon travail m’ont amené justement jusqu’à ce point. J’ai un sentiment de liberté et d’aisance à décider de mon sort, et j’ai une grande distance par rapport à ce qui se « doit » faire dans la vie. Je n’attache pas d’importance à ce que l’on pense de moi. Je sens aussi que j’ai un lien avec mon intuition et je sais ce que je veux dans la vie. Il m’arrive de faire des choses à l’encontre des normes sociales, d’enfreindre certaines règles.
Et malgré tout cela, dans ce « contre-courant », il m’arrive parfois de ressentir la peur du rejet.
Le besoin d’appartenance est l’un des besoins les plus fondamentaux de tout être humain. La peur du rejet est la voix de ce besoin. C’est le plus grand facteur de motivation pour rentrer dans le moule des modèles dominants. Nous avons une peur panique de la solitude, une peur de devenir un paria social. Par conséquent, il nous est difficile de remettre en cause les schémas usés, d’avoir une pensée autonome, et d’exprimer une opinion propre.
Les gens ont peur de perdre leur sentiment de sécurité et feront tout pour nous mettre à leur niveau. C’est pourquoi il est essentiel de travailler sur soi en continu. Lorsque tu te libéreras de la peur du rejet, et quand tu diras tout haut ce que tu pensais tout bas jusqu’à présent, tu seras en mesure de vivre en harmonie avec toi-même, tout en gardant des relations saines avec les autres.
Il y a encore 10 ans, j’avais moi-même un énorme besoin de me mettre dans le cadre des normes de l’époque, en ayant très peur du rejet. Des voix en masse ruminaient dans ma tête, paradoxalement, s’excluant l’une l’autre. C’était les voix de mes parents, de mes amis, de mes profs, des responsables politiques, des autorités et même les voix des annonces publicitaires. Tout le monde voulait gérer ma vie à sa manière. Parmi les nombreuses idées sur ce que je devrais faire dans divers domaines de ma vie, la prise de décision était tout simplement impossible. Pratiquement chaque fois que je voulais faire un choix, apparaissait une pensée – je devrais peut-être faire autrement? Je ne parvenais pas alors à trouver cette sérénité profonde que je vis maintenant.
Une des étapes les plus importantes pour se libérer de ce bazar est la prise de conscience de la façon dont notre culture et la programmation sociale nous affectent. Quand nous réalisons comment notre mode de vie façonne notre réflexion, nous comprenons clairement pourquoi il nous est si difficile d’atteindre l’état de bonheur et la satisfaction dans la vie. En se détachant des schémas et standards sociaux nous retrouvons la liberté de l’esprit.
Dans cet article, j’ai envie de présenter quelques éléments de la vie en société, qui de mon point de vue, peuvent être (mais ne sont pas toujours) limitatifs et destructeurs. Je suis profondément convaincue que gober tout ce qu’on nous raconte et prendre tous ces modèles pour acquis, et en faire partie intégrante de nous-mêmes est souvent une source de frustration, de souffrance et de nombreux blocages mentaux et émotionnels.
Je tiens juste à préciser que la programmation sociale n’est pas un mal pur qui détruit les humains, leur âme, leur esprit. C’est un phénomène naturel et nécessaire, qui fait partie intégrante de chaque société. Assimiler des connaissances collectives ainsi que notre propre expérience fait en sorte que nous ne commettons pas les erreurs que d’autres ont déjà commises. Nous ne devons pas tout expérimenter par nous-mêmes. Grâce au fait que nous apprenons rapidement certaines règles, nous pouvons vivre dans une société qui nous fournit tout ce dont nous avons besoin, ce qui rend la vie beaucoup plus pratique et plus confortable. Et bien que dans cet article je mets l’accent uniquement sur les aspects négatifs de la programmation sociale, il y a aussi une partie de la société que nous devons apprécier.
Je suis consciente que le contenu de cet article peut, naturellement, donner naissance à une opposition ou une résistance intérieure. C’est tout à fait justifié quand tu « tombes » sur une opinion controversée ou une polémique. Cependant, je t’invite à retenir tout jugement précipité. C’est un sujet trop important qui mérite une réflexion plus profonde. Je te demande donc de ne pas rejeter de suite une opinion, qui, simplement, ne rentre pas dans ta vision du monde. Si après la lecture tu as des objections ou des doutes, je t’invite à les partager dans les commentaires. Je pense que nous avons besoin d’une discussion active dans ce domaine, qui va nous amener à des conclusions constructives.
Ce que j’écris ici est mon opinion subjective. Je ne veux pas que tu me croies sur parole. Je te demande donc de ne pas le considérer comme LA vérité absolue, mais plutôt comme une occasion d’ouvrir une réflexion sur quelque chose qui, jusqu’à présent, était peut-être pour toi une évidence. Puis, tu peux mettre en marche la pensée autonome et voir comment tu te sens avec ce que tu as lu.
La musique
Je suis une amoureuse de la musique (de presque tous les genres) et je crois que c’est l’un des meilleurs outils pour changer notre état de conscience.
Cependant, il m’est difficile de rester indifférente devant ce qui est véhiculé dans la musique qui passe dans la vague mainstream aujourd’hui. La musique pop nous transmet le plus souvent des valeurs vides, nuisible, voire…..néfastes. Il suffit de remarquer que « artistes » ayant le plus de succès sont ceux dont les morceaux sont dominés par des thèmes tels que les fêtes, la drogue, le sexe, la soumission des femmes, et les déceptions amoureuses.
La musique est un moyen exceptionnel qui peut être un transmetteur de sagesse. Malheureusement, dans la culture pop actuelle elle est quelque chose qui estropie sans pitié nos esprits. Ecouter une fois un morceau rempli de messages subliminaux ne risque pas nous faire de mal, mais écouter quotidiennement ce genre de musique pendant plusieurs heures influence fortement notre état de santé psychologique et physique.
Tu me diras que c’est la demande qui veut cela. En effet, c’est le cas, mais cette demande est manipulée et donc créée. De mes années d’études en management (entre autres), je me souviens principalement que grâce à une conception appropriée d’une communication, on peut fabriquer, non seulement les attitudes et les manières de penser, mais aussi les besoins et les désirs du peuple…. et même… leurs choix gustatifs… .
Les gens aiment le plus tout ce qui leur est fourni sur un plateau. L’intérêt de la société est dirigé là où il y a le plus d’argent à faire et le plus de publicité.
Le cinéma
C’est exactement pareil avec le cinéma. Un film est un outil extrêmement efficace pour l’éducation et la formation de la vision du monde. Souvent, il devient un régal et une source de plaisir pour les cinq sens. Il existe beaucoup de films merveilleux. Toutefois, dans le mainstream, vers le spectateur commun, ce sont des images-poubelles qui sont dirigées. Cela génère des attitudes destructrices et pathologiques chez les gens.
En visionnant les films de ces dernières années dans lesquels on a investi des budgets astronomiques, nous avons devant nos yeux des sujets récurrents : violence, haine, trahison, meurtre, peur, etc… . Il suffit d’observer la popularité des séries telles que Game of Thrones ou Narcos. Se nourrir de ces images quotidiennement ne peut pas ne pas avoir d’impact sur la réalité qui nous entoure.
Nous pouvons observer une autre tendance dans les films pour les jeunes. Un précurseur et une légende est, et sans aucun doute, le film American Pie, qui a montré à ses fans à quoi devrait ressembler une bonne soirée. Dans son sillage il y en a eu beaucoup d’autres qui reproduisaient son schéma autour de l’alcool et du sexe.
Il est important de souligner que du point de vue psychologique, les films créent certaines attitudes et comportements. Par exemple, la publicité des cigarettes à la télé est interdite, mais dans la grande majorité des films et séries télé, on voit bien que le héros – avec lequel nous nous identifions – fume cigarette sur cigarette. Ce product placement ne reste pas sans influence sur nos attitudes.
Ceci est confirmé par les recherches sur la théorie de l’apprentissage social. C’est le cas de l’expérience avec la poupée Bobo. C’était un clown gonflable, gros et coloré. Avant de pouvoir jouer avec cette poupée, les enfants regardaient un modèle se comportant très agressivement avec la poupée. Le modèle donnait, notamment, des coups de poing et des coups de pied au clown. Après la présentation, l’enfant pouvait jouer seul avec la poupée. Dans la très grande majorité des cas, l’enfant reproduisait ce qu’il avait observé précédemment (bien que ce furent des enfants très câlins et sans prédisposition à la violence).
Les films ont exactement le même effet sur nous, même si nous pensons le contraire. Nous nous programmons de cette façon sur certains points de vue, sur des attitudes, des comportements, et même sur la façon de communiquer ou de réagir à certaines situations. Par conséquent, je t’encourage à choisir soigneusement ce que tu regardes pendant les soirées d’automne ou lors d’une sortie au cinéma.
« Même en voyant la vie en rose, nous voyons à la télévision qu’il est tout à fait normal de montrer des gens se battre et s’entretuer, mais pas des gens qui s’aiment, à l’exception peut-être d’une manière plutôt simpliste. On peut en tirer la conclusion sur base de ce qu’on nous cache, que l’expression de l’amour est beaucoup plus dangereuse que l’expression de la haine. » – ALAN WATTS |
L’éducation
Ici, le désordre est probablement le plus grand… J’ai déjà écrit sur ce blog au sujet des erreurs du système de l’éducation, et c’est toujours l’un des textes les plus populaires ici.
Notre système éducatif repose sur un certain nombre de suppositions erronées, ce qui entraîne une mutilation de la personnalité des jeunes qui les absorbent comme une éponge. Le système actuel a été créé il y a 200 ans pour le besoin de l’économie industrielle du passé. Les fondateurs de ce système n’étaient pas du tout satisfaits de la forme définitive dans laquelle il a été « placé sur le marché ». Ils étaient, cependant, obligé de faire des compromis suite à la pression exercée par l’Église et l’armée. Le système éducatif dans cette forme a pour objectif la formation des gens privés de liberté de pensée, qui travailleront consciencieusement pour une économie en pleine croissance.
Il s’agit ici de chaque niveau de l’éducation, pas seulement à l’école primaire. Quelque chose qui doit éduquer, développer et inspirer, décourage à apprendre plus efficacement que toute autre chose. Cette chose fabrique des gens qui ne seront pas en mesure de remettre en question l’état actuel de choses et joueront sagement le jeu, qu’on leur servira.
Je lis de plus en plus d’opinions similaires sur le système éducatif. Par exemple, Noam Chomsky, linguiste américain, philosophe et militant politique, a déclaré que le système éducatif est un système d’endoctrinement des jeunes et que son but est de former les gens à être obéissants, passifs, ne réfléchissant pas trop, de parfaits membres de la société. Selon moi, il faut parler avec audace de ce qui se passe dans l’éducation, parce qu’une approche trop prudente aux changements potentiels ne permettra pas de rassembler assez de force pour réellement y faire quelque chose.
Le programme d’études est l’un des outils le plus important de la programmation sociale. C’est probablement pour cela qu’il est obligatoire et exigé par la loi, presque partout dans le monde. Dans mes recherches, je n’ai trouvé qu’un seul (1 !) pays dans lequel il n’est pas imposé. Ce sont les îles de Saint-Vincent et les îles Grenadines.
« Laissez-moi contrôler les manuels scolaires, et je vais avoir le contrôle sur le pays. » – ADOLF HITLER |
C’est principalement à l’école que nous apprenons comment fonctionne le monde. On nous fait découvrir les grands hommes, les héros de l’Histoire, qui a découvert l’Amérique, mais nul ne mentionne le génocide des Amérindiens, qui est pourtant comparable à ce qu’a fait Hitler. On ne nous fourre sous le nez qu’une seule opinion marginale, on nous l’inculque littéralement dans la tête. Si tu refuses de l’étudier et de le répéter à l’examen, tu es viré de l’école !
L’école est un moyen de sélection et ceux qui sont suffisamment rebelles pour ne pas céder à la programmation sociale, finissent souvent en marge de la société. Si tu t’opposes au système et que tu n’es pas obéissant, tu seras certainement évalué stupide et retardé dans le développement.
La télévision
Comme l’a déclaré Alan Watts dans le film ci-dessus, la télé est une reproduction électronique de la vie, qui ne peut être touchée, qui n’a pas d’odeur et qui est sans goût.
Je pense que je ne dois pas parler du danger de cet appareil, parce que de plus en plus de gens renoncent consciemment à regarder la télé. Il est vrai que le temps passé à regarder la télé est maintenant plutôt consacré aux écrans Internet dans l’intention de choisir les informations que nous « consommons ». Cette hypothèse est un piège, parce que l’internet est aussi un outil efficace de conditionnement social – en réalité même beaucoup plus efficace que la télévision – mais c’est un sujet pour un autre article ;-).
Tu le sais probablement déjà, les JT du soir montrent des informations plutôt sombres. Elles programment notre esprit à voir le monde à travers le prisme de la négativité. La palette d’émissions qui nous permettent voir la réalité y est très fine, parce que les propriétaires de la grande majorité des médias sont les quelques entreprises privées qui ont un impact direct sur le contenu de ce qui est servi.
Noam Chomsky a dit que la première fonction des médias est de créer l’appui public des intérêts du gouvernement et du secteur privé. On le voit clairement quand on switche parmi les canaux qui soutiennent les intérêts des divers partis politiques. Voici un court-métrage, qui aborde les 10 stratégies de manipulation des masses, par Noam Chomsky (en anglais).
Une autre absurdité est l’omission de ce qui est vraiment important dans le monde au profit de divertissements vides et « pas chers ». On sert aux gens des émissions de téléréalité, des jeux, pendant que les documentaires précieux, les infos sur la faim dans le monde, la déforestation sans pitié d’hectares de terres ne se trouvent que tout en bas de la liste des stations TV. Et pendant que les gouvernements votent les lois qui nous privent de liberté, des lois qui instaurent certaines régimes, des lois qui autorisent des poisons dans nos assiettes, nous regardons comment dansent les stars….
La consommation
Regarde les villes et les alentours, leurs centres commerciaux. Ce paysage est un signe des temps, où collectionner des objets est devenu un moyen de résoudre tous nos problèmes.
Nous le devons en grande partie à Edward Bernays, un austro-américain, pionnier des relations publiques et de la propagande. L’expression « public relations » a remplacé au début du dernier siècle l’expression « propagande », car ce dernier s’accordait mal aux esprits du peuple. Bernays était le premier qui a utilisé les théories de Freud sur la nature humaine afin de manipuler les masses. Démontrant aux lobbies comment lier les produits aux envies inconscientes des gens, il leur a appris comment faire désirer les choses qui ne leur étaient pas indispensables. Je sais que cela ressemble à une théorie du complot… mais c’est exactement ce qui s’est passé au début de l’existence de la publicité. Si tu veux apprendre et connaitre toute l’histoire de Bernays, je t’invite à regarder le documentaire primé par Adam Curtis « The Century of Self ».
Dans son livre « Propagande », Edward Bernays a écrit : « Une seule usine, potentiellement en mesure d’approvisionner l’ensemble du continent en un produit particulier, ne peut pas se permettre d’attendre jusqu’à ce que les gens soient en demande de ce produit; elle doit rester en contact permanent par le biais de la publicité et la propagande, avec un large public, afin d’assurer une demande continue. Ce fait rendra l’usine rentable. »
Mais ce n’est pas tout. Si le but des corporations est de s’enrichir, elles doivent trouver moyens que le client n’achète pas qu’une fois, mais qu’il continue à acheter. À ce stade de développement de la technologie, il n’y a absolument aucun problème pour produire des appareils qui sont indestructibles, robustes et durables pendant des années… très, très longtemps. Toutefois, il semble que nous en sommes très loin. Personnellement, je suis en possession de ma 4ème ou 5ème imprimante, parce que quand je mettais en réparation les précédentes, j’ai toujours entendu la même réponse : « Il vous coûtera moins cher d’acheter une nouvelle que réparer celle-là… ».
Il s’avère que les imprimantes sont programmées de manière à ce qu’elles tombent en panne après un certain temps. Et cela ne concerne pas uniquement les imprimantes… Cela s’appelle « l’obsolescence programmée des produits ». En 1924 les entreprises telles que, Osram, Philips et General Electric, ont décidé que la durée de vie de toutes les ampoules serait d’environ 1000 heures au lieu de 2000 auparavant… Toutefois, dans un article publié par The Economist (lien) on donne l’exemple du bas nylon. Le fait de faire filer les bas, contraint les femmes à en acheter tout le temps de nouveaux. Voici l’explication (lien).
Et pour en savoir plus, c’est par ici: http://obsolescence-programmee.fr
Cela a des conséquences tragiques pour la planète. Afin de produire de nouveaux appareils, des vêtements et tout autre produit, nous avons besoin beaucoup d’énergie et de ressources, qui, dans notre environnement, se consument lentement. Les études qui ont été réalisées en Allemagne en 2013 ont montré que les pannes des appareils électroniques et ménagers provoquées par l’obsolescence programmée des produits s’élèvent dans ce pays à plusieurs milliards d’euros annuels. Et ce n’est pas tout. Des millions de tonnes de déchets électroniques sont abandonnés en Afrique. Ils contiennent des substances toxiques qui polluent l’environnement et mettent en danger la santé des riverains.
Dans les domaines où l’obsolescence programmée n’est pas si facile, il y a d’autres façons de motiver les achats répétés. Prenons l’exemple du monde de la mode. Les tendances saisonnières n’y apparaissent pas par hasard. Plus il y a d’occasions à acheter toute sorte de vêtements selon la saison, selon les couleurs et les tendances à la mode, plus la firme qui les produit gagne d’argent. C’est naturel – ils font tout pour convaincre leurs clients qu’ils doivent avoir une tenue différente pour chaque saison et pour chaque occasion différente. Les personnes qui veulent augmenter l’estime de soi en se moulant aux tendances dominantes, sont les proies les plus faciles de l’industrie de la mode.
Je ne peux pas m’empêcher de mentionner la production cruelle industrielle de viande et produits laitiers. Je respecte le choix de tout être humain, mais il existe beaucoup d’endroits où on peut acheter de la viande d’animaux ayant été élevés et traités sans maltraitance. Je ne peux pas, cependant, accepter le traitement cruel et barbare des animaux dans les usines gigantesques, où ce qui compte n’est que le profit au détriment de la souffrance massive de ces créatures.
« Nous sommes des esclaves en cols blancs. Les publicités nous forcent à faire la chasse aux voitures et aux fringues. Nous exécutons un travail que nous haïssons pour acheter la merde dont nous n’avons pas besoin. »– TYLER DURDEN, « FIGHT CLUB » |
Dans les prochains jours, je t’invite à examiner ce en quoi tu dépenses ton argent. Est-ce que ce sont des choses dont tu as vraiment besoin ? Qu’est-ce qui dirige tes décisions d’achat ?
Les stimulants et drogues
La politique sur les drogues est un autre exemple de la stratégie terriblement tordue utilisée pour nous éloigner de ce qui bon et sain pour nous.
Le Lancet, le magazine scientifique médical (l’un des magazines édités depuis longtemps dans le monde) a publié une étude en 2010 qui détermine le niveau de nocivité des 20 drogues (légales et illégales). Voici les résultats :
Ce qui est intéressant, c’est que la drogue établie comme étant la plus dangereuse est l’alcool, alors que non seulement il est tout à fait légal, mais fait partie intégrante de notre culture. En même temps, les substances comme les champignons hallucinogènes ou LSD, qui sont en bas de ce tableau, sont considérés par les gouvernements comme les plus dangereuses.
Actuellement, on mène beaucoup d’études sur le potentiel du LSD et de la psilocybine, qui se trouve dans les dits champignons, dans le traitement de divers troubles mentaux, y compris la dépression résistante aux traitements. Il semblerait que le LSD microdosé soit plus efficace et bien moins dangereux dans le traitement de la dépression que les médicaments psychotropes, c’est ce qu’affirme, entre autres, David Presti, professeur en neurobiologie à l’Université de Californie. À son tour, le MDMA psychédélique, communément appelée ecstasy, est en phase 3 d’essais cliniques dans le traitement des troubles de stress post-traumatique (TSPT). Il s’avère que l’efficacité de cette thérapie dépasse largement les habitudes thérapeutiques actuelles, et tout semble dire que la MDMA serait bientôt légale sur prescription de psychothérapeutes spécialement formés.
Les psychédéliques ne sont pas des substances que l’on prend pour s’amuser. Elles nous permettent d’entrer profondément dans le monde de notre propre esprit. Sans certaines connaissances et une préparation sérieuse, une telle expérience peut être quelque chose d’extrêmement difficile, et parfois même traumatisante. Par contre, si nous nous abandonnons à une session psychédélique sous l’œil avisé d’un spécialiste bien formé, un tel voyage en soi nous aide à aller au-delà de notre propre « moi ». Lorsque nous ressentons notre ego se délabrer, remis à sa juste place, lorsque nous nous libérons des clichés imprimés dans notre corps, nous pouvons alors guérir notre esprit et libérer notre mental. Certains scientifiques affirment qu’une seule session avec les psychédéliques peut remplacer une longue psychothérapie.
Pour une raison quelconque nous sommes tenus à l’écart de ces substances psychoactives qui font partie inhérente de la nature. Les substances psychédéliques se retrouvent, notamment, dans le cactus San Pedro, dans une plante africaine appelée l’iboga, ou l’Ayahuasca, décoction populaire préparée par les chamans vivant dans la jungle amazonienne. Dans le livre “Stealing Fire” j’ai lu que les psychopharmacologues observent depuis des années des animaux qui vont chercher naturellement des substances psychoactives. Les dauphins adorent les poissons-globes ou tétraodons, les chèvres mangent des champignons psychédéliques, les oiseaux mâchent des graines de marijuana et éléphants se grisent de fruits fermentés.
Dans le cas de l’espèce humaine cela fonctionne de la même manière. Il existe beaucoup de recherches montrant le potentiel thérapeutique de ces substances.
Mais on peut voir les premiers changements arriver à l’horizon. La marijuana, qui, selon certaines études, est 114 fois plus sûre que l’alcool, est déjà légale dans certains états aux USA. Le fait que l’alcool qui, à forte doses, peut causer et provoquer la mort soit tout à fait légal, tandis que les champignons hallucinogènes ou le LSD, qui n’ont jamais causé de mort soient illégaux, est tout simplement absurde. Il ne s’agit pas, bien sûr, ici de personnes qui sont en dépendance ou bien de celles qui fument du cannabis quotidiennement…
Juste pour info, les champignons et le LSD ne sont pas les seuls qui permettent d’expérimenter des états modifiés de conscience. Le psychiatre et scientifique Stanislav Grof a développé une technique de respiration holotropique qui permet l’induction dans un état ressemblant à celui vécu avec l’utilisation du LSD.
Une goutte d’eau dans la mer
Comment te sens-tu après la lecture de tous ces exemples du conditionnement social ? Ressens-tu de la révolte et de la discorde ? Ou peut-être de la peur et de l’incertitude ? Ou bien tu es, peut-être, surpris par la prise de conscience et tu te dis: « Effectivement c’est comme ça que se passe. » ?
Indépendamment de ce que tu vis à l’intérieur de toi en ce moment, sache que ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan de ce genre des pratiques. Il y a encore beaucoup de niveaux de « social matrix » et nous pouvons en écrire des pages et des pages. Fort probablement, moi-même, je ne vois que la partie visible de l’iceberg. J’observe aussi les mécanismes émergeant dans le domaine de la santé, de la diététique et de la nutrition, de la politique, du modèle familial reconnu socialement, et beaucoup, beaucoup d’autres…..
Comment le conditionnement social affecte notre vie ?
- Nous dépensons de l’argent sur des choses qui ne sont pas nécessaires, ce qui génère un manque d’argent sur des choses qui peuvent réellement nous aider,
- Nous perdons du temps sur des activités qui n’apportent rien à notre vie,
- Nous nous engageons dans des activités qui nous sont nocives (ex.: manger du fast-food, boire de l’alcool, regarder des séries télé, etc…),
- Nous devenons victimes de troubles mentaux qui résultent de conflits internes entre ce que nous ressentons et pensons au plus profond de nous, et entre ce que nous « devrions » ressentir et penser,
- Nous nous isolons sous l’influence de la méfiance et du détachement artificiel des relations avec les autres.
- Le mode de vie « moderne » est tellement hostile envers la nature humaine, que même si nous n’essayons pas de nous en sortir consciemment, notre inconscient cherche des issues – malheureusement souvent destructrices – pour nous en libérer. Voici une manière chouette de le résumer:
‘Addictions, auto-sabotage, procrastination, paresse, colère, fatigue chronique et dépression, sont différents moyens par lesquels nous nous désengageons du programme de vie qui nous est offert. Quand le mental conscient ne peut pas trouver une raison pour laquelle il ne peut pas dire « non », le mental inconscient dit « non » à sa façon. – Charles Eisenstein |
La lumière au bout du tunnel
Je n’ai pas écrit cet article afin que tu affirmes maintenant que la société est immonde et que ça craint, que nous devrions tous ficher le camp sur une île déserte et recommencer à partir de zéro – même si je trouve cette alternative séduisante…;-) . La vie en conscience et en harmonie avec soi-même dans notre société est tout à fait possible, mais pas toujours facile. En étant correctement détaché de ces « pathologies », nous pouvons tous emprunter nos propres chemins, en nous libérant des influences nocives.
Je ne veux pas non plus pointer ici les coupables présumés de cet état de choses, parce que de mon point de vue, ceci n’est pas si simple. Et donc, je ne vais pas te dire que tout cela est un complot gouvernemental contre l’humanité, ou bien que c’est le résultat de la stupidité des politiciens, ou encore que c’est le processus naturel de l’évolution des sociétés.
Il est clair que trouver des réponses est important. Mais il est plus important de réaliser que nous pouvons nous libérer de tout cela. Du moins dans une certaine mesure. Parce qu’il existe des éléments de vie dans la société où nous n’avons pas le choix : par exemple, les dons forcés, communément appelés taxes.
« Libérons-nous de l’esclavage mental, personne d’autre que nous-mêmes ne peut libérer nos esprits. »- BOB MARLEY |
Alors comment se libérer du conditionnement social ? Comment se libérer de ces empreintes qui sont avec nous depuis de nombreuses années et qui orientent notre vie ? Comment trouver notre propre voix et commencer à vivre en harmonie avec soi-même ?
Je vais peut-être écrire un article séparé à ce sujet. Pour l’heure, je partage quelques pistes très simples qui t’aideront à t’éloigner doucement des modèles et schémas destructeurs de la société.
- Ne considère pas que tu te trouves en dehors de l’influence du conditionnement social. Ce n’est tout simplement pas possible. De plus, lorsque tu en es convaincu, tu cesses d’être attentif et conscient de l’impact, ce qui te rend encore plus vulnérable.
- Remets en cause les opinions des autorités. Ce n’est pas parce que ce sont des hommes politiques, des profs, des médecins, des acteurs, des chanteurs ou même des docteurs en sciences sociales, que cela signifie qu’ils détiennent le monopole exclusif de la vérité. Chacun pense savoir comment vivre, mais personne n’a vraiment une réponse universelle aux questions les plus importantes posées plus haut. Cherche la réponse en toi, parce que ce qui est bon pour quelqu’un d’autre, n’est pas nécessairement bon pour toi.
- Remets même en question tes réactions, tes habitudes, tes croyances. Ne crois pas que la manière dont tu as été éduqué est forcément correcte et qu’il s’agit de l’unique mode de vie. Il existe des centaines de scénarios possibles de ton avenir. Plus tu bifurques du chemin qui t’a été imposé, plus tu as de la chance de trouver ta propre voie.
- C’est la meilleure façon de comprendre comment la culture affecte notre psychisme. Tu vas découvrir d’autres points de vue et des nouvelles perspectives pour regarder la réalité qui t’entoure.
- Limite la consommation de médias. Moins tu bombardes ton esprit d’opinions biaisées, plus tu restes ouvert aux différentes possibilités.
- Développe ton empathie pour t’ouvrir toujours plus à la compréhension des autres, créer des liens plus profonds et apprendre de tous ceux qui ont une vision différente de la vie. De cette manière tu te libères du regard étroit sur le monde, et tu enrichis ton point de vue.
Je t’invite dès lors, à partager tes sentiments, peu importe ce que tu ressens. Nous sommes tous témoins du fait que la programmation sociale endort la vigilance.
Le but de cet article n’est pas semer la peur, mais au contraire de nourrir le papillon qui est en chaque chenille. Nous avons tous des ouvertures à dessiner et à reprendre le pouvoir sur nous…