Une société malade et les antidépresseurs

Le rythme effréné du développement économique et la forte concurrence ont forcé les entreprises à se tourner vers des moyens plus raffinés pour influencer le psychisme du consommateur. Des équipes composées de brillants neuropsychologues et les technologies les plus récentes en neuro-imagerie cérébrale permettent aux entreprises de déclencher chez le consommateur un désir compulsif d’achat. Les annonces publicitaires, telles des œuvres d’art, provoquent des émotions aussi intenses qu’un film nommé aux Oscars.

Les stratégies d’impact sont devenues si sophistiquées que des millions de personnes utilisent des produits qui, non seulement, ne satisfont pas leurs besoins, mais qui leur nuisent et les empêchent d’atteindre le bien-être intérieur. Nous vivons dans une société où dès l’enfance on nous montre qu’être populaire est important, que la célébrité est le plus haut niveau sur l’échelle sociale du succès. Nos esprits sont programmés en permanence, même lorsque nous en avons conscience. Tu liras plus à ce sujet dans l’article sur la programmation sociale.

L’influence du monde des affaires sur la psyché de l’individu n’est certainement pas la seule raison de la détérioration de la santé mentale dans notre société. Mais je pense que c’est la raison la plus importante. Il ne s’agit pas seulement des publicités ou des dépliants de plus en plus efficaces.

Nous pouvons y ajouter les mécanismes destructeurs du système éducatif, où prônent le déni des émotions difficiles, le manque d’intérêt des autorités face aux traumatismes et de leur impact sur la psyché humaine, former des masses humaines à rester assises, piégées dans des buildings en verre…

Le résultat de tout cela? Un sentiment de manque, de vide, l’estime de soi au plus bas. C’est pourquoi on nous met sous le nez tous ces magasines d’où nous sommes observés par ces visages parfaitement câlinés par Photoshop. Quand je me sens laide, inférieure, moins intelligente, plus faible, je fais alors tout ce qui est en mon pouvoir pour éteindre ces sentiments par la solution la plus rapide ET la plus facile.

Alors qu’est ce qui est facile et rapide?

Nous nous tournons vers ce que l’on trouve sous la main. Pour certains cela peut être la nourriture, pour d’autres les jeux, le shopping, etc… J’ai déjà écrit à ce sujet. Les addictions….

Nous faisons tout pour détourner notre attention des émotions qui traversent notre conscience. Les émotions veulent s’exprimer, veulent être comprises et acceptées. Plus nous essayons d’échapper à notre souffrance, plus elle se fait entendre. Mais ni le shopping ni les jeux ne suffisent à panser les blessures. Nous allons donc chez le médecin qui nous prescrit notre première pilule du bonheur – un antidépresseur.

Et pendant ce temps, au lieu de mesurer le taux du bonheur, les gouvernements se concentrent sur les taux d’intérêts et le PIB….

La place des antidépresseurs

Les antidépresseurs font partie de ces découvertes qui façonnent notre société et toute notre culture. Ils ont une très grande influence sur le monde intérieur de millions de personnes : pour certains, c’est le salut et la bouée de secours, et pour d’autres, le fardeau et l’esclavage. Cependant, nous ne savons toujours pas si les antidépresseurs fonctionnent réellement. 

En approfondissant la lecture, l’analyse des recherches, l’étude des matériaux disponibles, il m’est rapidement apparu que les positions des spécialistes différaient et étaient même contradictoires. Les études montrent également des résultats incohérents. Depuis des années, les experts ne parviennent pas à se mettre d’accord. Ces médicaments fonctionnent-ils vraiment? Qu’en est-il des effets secondaires ? Et le potentiel de dépendance? Et les symptômes de sevrage?

La pilule de bonheur

Les premiers antidépresseurs sont apparus à la fin des années 1940. Les antidépresseurs tricycliques entraînaient une prise importante de poids et une somnolence élevée. Pour cette raison ils n’ont été utilisés que dans les cas les plus graves.

La révolution a eu lieu en 1988 lorsque le célèbre Prozac est apparu sur le marché. Le premier médicament du groupe ISRS (Inhibiteur Sélectif de la Recapture de la Sérotonine). Sa tâche consiste à augmenter la concentration de sérotonine dans la fente synaptique entre neurones. Tu as peut-être entendu ou lu que la sérotonine est communément appelée « l’hormone du bonheur ». C’est bien elle qui régule notre sommeil, notre appétit, la température corporelle et la pression artérielle. L’hypothèse sous-jacente du succès de ce type de médicament est un mythe que la dépression est causée par un « déséquilibre chimique » dans notre cerveau (je vais en parler plus loin).

Au cours de sa première année de carrière, le Prozac est apparu sur 2,5 millions d’ordonnances prescrites en Amérique. Deux ans plus tard, en 1990, le Prozac a eu l’honneur de faire la couverture de Newsweek. Les ventes de cet antidépresseur ont bondi et peu de temps après, de nouveaux ISRS sont apparus sur le marché.

Aujourd’hui, environ 40 antidépresseurs différents sont disponibles dans le monde entier. Ce sont quelques-uns des médicaments les plus couramment prescrits dans la société occidentale. Dans une étude de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE), le nombre de prescriptions d’antidépresseurs a augmenté dans tous les pays étudiés (la plupart d’entre elles ont doublé).

En Amérique, environ 15,5 millions de personnes prennent des antidépresseurs depuis au moins 5 ans. C’est presque deux fois plus qu’en 2010 et trois fois plus qu’en 2000.

Il n’y aurait rien de mal à cela, si les malades n’éprouvaient aucun effet secondaire important, et si l’universalité croissante des médicaments nous permettait réellement de faire face à ce problème mondial. Malheureusement, c’est tout le contraire. Malgré les statistiques croissantes sur les ventes d’antidépresseurs, la dépression devient la maladie la plus courante dans notre société. C’est une maladie de civilisation.

Bien que les mécanismes d’action des ISRS ne soient pas complètement connus, même les plus grands sceptiques admettent que les antidépresseurs ont un effet psychologique. Cet effet est très différent d’une personne à l’autre. Pour certains, cela est ressenti presque immédiatement après la prise du premier comprimé. Beaucoup de gens prétendent que les antidépresseurs leur ont sauvé la vie. Par contre, d’autres, doivent attendre plusieurs semaines avant de ressentir une quelconque amélioration. Pour d’autres encore, malgré une prise sur du long terme, rien ne change.

Cependant, les récits individuels des patients satisfaits ou déçus ne nous sont d’aucune utilité, car lorsque nous écoutons des histoires personnelles, nous n’entendons souvent que des mots qui confirment nos propres croyances, ignorant complètement l’évidence qu’il pourrait en être autrement. Voyons donc …

Que dit la recherche ?

Comme je l’ai déjà mentionné, elle dit beaucoup de choses différentes, souvent contradictoires. Par conséquent, lors de l’analyse de ce type des données, il m’était important de me tourner vers la méthode dite « Méta-analyse ». La méta-analyse est l’intégration des résultats de nombreuses études différentes. Cela nous permet de résumer et de tirer des conclusions des études déjà réalisées.

L’une des méta-analyses les plus complètes et récentes sur l’efficacité des antidépresseurs est le travail d’Andrea Cipriani de l’Université d’Oxford. Il a mené ses recherches en 2018. L’analyse comprenait les 21 antidépresseurs les plus populaires, 500 études internationales portant sur plus de 100 000 personnes. Beaucoup de données.

Les résultats de cette analyse ont montré que chacun des médicaments testés, a amélioré le bien-être du patient. La plupart des antidépresseurs testés étaient environ 50% plus efficaces que le placebo. Après la publication de cette étude, de nombreux titres sensationnels ont été publiés annonçant en couverture des magazines : « Les antidépresseurs fonctionnent! » The Guardian – Lien…

L’enthousiasme résultant de cette recherche est quelque peu freiné par Irving Kirsch, auteur du livre “The Emperor’s New Drugs: Exploding the Antidepressant Myth.”

Selon lui, les différences d’efficacité entre les antidépresseurs et le placebo, décrites dans la méta-analyse menée par Andrea Cipriani, sont extrêmement modestes. En outre, les effets décrits concernaient exclusivement les personnes souffrant de dépression sévère. Cette méta-analyse prouve également l’efficacité des antidépresseurs dans le contexte des deux premiers mois de traitement ! Nous ne savons pas comment la situation se présente par la suite.

Pour vérifier la fiabilité des analyses, une équipe de chercheurs danois a décidé d’examiner les erreurs potentielles dans les travaux de Cipriani. Ils ont découvert plusieurs limitations méthodologiques non reconnues ou ignorées dans l’analyse citée. Leur conclusion est la suivante : « Les éléments de preuve n’appuient pas la conclusion définitive concernant les avantages des antidépresseurs dans le traitement de la dépression chez l’adulte. On ignore si les antidépresseurs sont plus efficaces que le placebo. «  Lien…

C’est la raison, sans doute, pour laquelle les antidépresseurs sont recommandés dans les cas de dépression sévère. Pour une dépression légère ou modérée, on recommande souvent en premier la psychothérapie traditionnelle.

Le pouvoir du placebo

Il est difficile de donner une réponse univoque à la question du titre car la recherche sur l’efficacité des médicaments qui affectent la psyché humaine présente de nombreuses limites.

Il est pratiquement impossible d’éliminer l’effet placebo. Nous savons aujourd’hui que la dépression est la maladie la plus sensible à l’effet placebo. Quand une personne subit des effets secondaires inévitables avec des antidépresseurs, une conviction lui vient à l’esprit: « Il se passe quelque chose, le médicament commence à faire effet ». L’idée que le médicament a un impact réel sur nous n’est plus seulement due au médecin qui a dit que le médicament est efficace, mais aussi de notre propre expérience.

Par conséquent, une personne qui subit des effets secondaires, s’attend à des effets positifs du traitement. Et comme tu le sais, plus cette attente est grande, plus l’effet placebo est important. Grâce à ce phénomène, le patient peut se sentir mieux en attribuant cet effet aux antidépresseurs.

Kirsch affirme que l’efficacité légèrement supérieure des antidépresseurs par rapport au placebo pourrait être due justement à l’effet placebo. Cet effet sera toujours plus important dans le groupe qui a reçu la vraie pilule, car les effets secondaires indiquent au participant à l’étude, qu’il n’a pas reçu de placebo, mais un véritable antidépresseur.

Les autres limites de ce type de recherche incluent:

  • Le conflit d’intérêt : De nombreuses études sont financées par des sociétés qui fabriquent les antidépresseurs,
  • Les études ne durent que quelques semaines, ce qui est beaucoup plus court que la durée pendant laquelle la plupart des gens prennent des antidépresseurs,
  • Le parti-pris lié à la publication des études – un biais de publication. Les études suggérant l’efficacité de ces médicaments sont plus souvent publiées que celles qui prouvent leur inefficacité. Ceci est le résultat de l’influence des lobbies pharmaceutiques dans le choix des études à publier. Comme toi et moi, les responsables sont également susceptibles de remarquer des preuves qui confirment leurs croyances, et d’ignorer les preuves qui les contredisent.
  • De nombreux spécialistes avouent que la méthode la plus couramment utilisée pour évaluer la dépression au cours de la recherche laisse beaucoup à désirer. C’est l’échelle de dépression de Hamilton, inventée en 1960 par le psychiatre Max Hamilton. Le problème avec cette échelle est que des changements insignifiants dans le niveau de dépression du sujet peuvent avoir un effet significatif sur les résultats obtenus.

Les phénomènes décrits ci-dessus contribuent au fait que la plupart des médecins (pas tous, heureusement !) estiment que les antidépresseurs sont plus efficaces qu’ils ne le sont réellement. Et donc, malgré leur faible efficacité (ou manque total d’efficacité), après des années, ils restent le traitement le plus fréquemment choisi contre la dépression.

Cependant, il existe quelque chose d’autre qui fait d’un antidépresseur le premier choix de nombreux psychiatres et malades. C’est une croyance profondément ancrée dans notre société que la dépression est causée par un déséquilibre chimique – un déficit en sérotonine dans notre cerveau.

Le mythe du déséquilibre chimique

Déstabiliser ce mythe ne sera pas difficile, car il n’existe aucune preuve vérifiant cette théorie.

Pour confirmer ces dires, je citerai plusieurs psychiatres :

  • Le Dr Steven Sharfstein (le président de l’American Psychiatric Association) a admis que nous ne disposions pas de résultats clairs en laboratoire qui confirmeraient l’existence d’un déséquilibre chimique dans le cerveau.
  • Le Dr Ronald Pies, professeur clinicien de psychiatrie à l’Université de Tufts et conférencier à la Harvard Medical School, a déclaré que d’un point de vue scientifique, il n’y a jamais eu un ensemble d’hypothèses approuvées permettant de maintenir une théorie chimique complète du déséquilibre des maladies mentales.
  • Robert C. Malenka, professeur de psychiatrie à l’Université de Stanford, estime que l’idée du déséquilibre chimique, affirmant que nous avons une sorte de soupe chimique dans laquelle il pourrait y avoir trop de dopamine ou de sérotonine, a été utile – mais la vérité est que l’idée de cette « soupe chimique » n’est plus d’actualité.

Déjà au début du 21ème siècle, les psychiatres ont souligné les failles de cette théorie. Ce qui est intéressant, c’est que, selon les manuels de psychiatrie, les sources de troubles de l’humeur sont associées à des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. La théorie du déséquilibre chimique n’apparaît nulle part. Nous pouvons seulement lire que l’épuisement de la sérotonine peut exacerber la dépression qui était en rémission, mais ne provoque pas de dépression en soi.

Dans notre cerveau il s’effectue des millions de réactions chimiques à chaque seconde, et nous ne possédons ni méthode ni technologie qui nous permettrait de juger du déséquilibre chimique de quelqu’un.

En outre, si cette théorie était vraie, le fait d’augmenter la quantité de sérotonine chez un patient, permettrait de traiter la dépression aussi efficacement que le scorbut (la carence en vitamine C) avec de la vitamine C, ou le diabète (la carence en insuline) avec de l’insuline. Dans ces deux cas l’effet est presque immédiat. La situation est complètement différente avec les ISRS.

Malheureusement, ce mythe est encore très rependu et publié sur des portails et magasines populaires. Sur Internet, on peut toujours trouver des publicités pour des antidépresseurs qui affirment ce mensonge. 

Il existe également des groupes qui, – sur la vague de ce mythe, – tentent de gagner des nouveaux clients parmi les enfants. En 2012, en Grande-Bretagne, GlaxoSmithKline a été rendu coupable de promotion des antidépresseurs Paxil pour les enfants. Pourtant,  rien ne prouvait l’efficacité de ce médicament chez les enfants.

La légende du déséquilibre chimique est toujours bien vivante dans notre société. Les gens convaincus de sa véracité, perdent le contrôle de la situation, car ils pensent qu’ils n’ont aucune influence ni impact sur le niveau de neurotransmetteurs dans leur cerveau. Ils se tournent vers la seule chose qui est capable (dans leur compréhension) de les aider : les antidépresseurs.

L’un des arguments les plus fréquemment utilisé, en s’appuyant sur la théorie du déséquilibre chimique, est l’efficacité des ISRS. Cette façon de penser suppose que :

Puisque 1) les antidépresseurs augmentent la quantité de sérotonine dans le cerveau ET 2) aident à guérir la dépression, cela signifie que la dépression est causée par une déficience en ce neurotransmetteur. Cependant, ce point de vue peut facilement être réfuté, car le faible niveau de sérotonine peut être l’un des symptômes de la dépression et non la cause.

D’ailleurs, la structure et le fonctionnement de notre cerveau dépendent largement de ce que nous vivons lorsque nous sommes encore dans le ventre de notre mère, lors de l’accouchement et au cours des premières années de notre vie (ainsi que le reste de notre vie). Il nous est déjà évident que des expériences traumatiques changent notre cerveau sans pitié. Par conséquent, même si quelqu’un maintient un argument sur la source purement biologique de la dépression, il doit se rappeler que la biologie ne peut être séparée de la psychologie. Les expériences traumatiques ont un impact direct sur la biologie de notre cerveau.

Tout cela ne signifie pas que la biologie n’a pas d’importance ici et que ce ne sont que les traumatismes de l’enfance qui façonnent notre psychisme. Nous avons de nombreuses raisons de croire que les gènes dont nous avons hérité décident, dans une certaine mesure, des maladies que nous pouvons développer au cours de notre vie. Des études démontrent que des gènes individuels peuvent être associés à divers troubles. Cependant, nous devons toujours nous rappeler que ce sont l’environnement et les expériences de la vie qui affectent l’expression (l’activité) de nos gènes. Nous sommes porteurs des toutes les maladies de nos ancêtres. Cela signifie qu’en ayant une tendance génétique, nous pouvons, mais ne devons pas d’office développer une maladie enregistrée dans nos gènes.

Étant donné que dans le meilleur scénario l’efficacité des antidépresseurs est faible (et nulle dans le pire 😉 ), il est important que les patients soient également conscients des risques associés à la prise de ce type de médicament. Cela concerne des effets secondaires potentiels ainsi que des problèmes liés au sevrage de tels agents.

Les effets secondaires et problèmes de sevrage

Les effets secondaires doivent être pris en compte lors du choix du traitement. Même chez les personnes qui considèrent les antidépresseurs comme une porte de secours dans une situation désespérée, certains symptômes peuvent entraver considérablement la vie quotidienne. Certaines personnes vont en faire l’expérience sans même se sentir mieux. Pour eux, l’utilisation d’antidépresseurs peut être plus néfaste qu’utile.

Les effets secondaires comprennent notamment: insomnie, anxiété, risque de violence, risque de suicide, troubles de la sexualité, agression chez les enfants et les adolescents, prise de poids et fatigue.

Un autre défi associé au traitement par antidépresseurs concerne les problèmes de sevrage.

À l’origine, les médicaments de ce type étaient utilisés comme traitement dans les épisodes à court terme pour améliorer la baisse de l’humeur. On pensait qu’ils devraient être pris pendant 6 à 9 mois au plus. Cependant, parmi nous il y en a beaucoup qui prennent des antidépresseurs depuis des années. Malheureusement, nous avons déjà une petite idée des effets que peut avoir un traitement à long terme par un ISRS…

Ceux qui décident d’arrêter la prise des médicaments font souvent face à des difficultés. Pour de nombreuses personnes c’est une expérience terrible. Si difficile qu’il est impossible de survivre sans se tourner à nouveau vers le médicament.

Les symptômes de sevrage du médicament peuvent être de la nervosité, des étourdissements soudains, des migraines et de l’insomnie. Ils durent généralement jusqu’à 6 semaines, mais peuvent durer des mois, voire des années…

Certains spécialistes, comme le Dr. Anthony Kendrick, professeur à l’Université de Southampton au Royaume-Uni, affirment que beaucoup de personnes conservent ces médicaments pour des raisons de confort car le soutient et l’assistance seraient trop lourds lors de leur arrêt. Kendrick a reçu un financement du gouvernement britannique pour développer des stratégies de sevrage des antidépresseurs.

Entre temps, de nombreux psychiatres ne savent toujours pas comment aider leurs patients dans le processus de sevrage. Nous savons que cela devrait se faire lentement et progressivement. Mais « lentement » est une déclaration générale et nous avons besoin d’indications plus spécifiques.  En plus, certains antidépresseurs ne sont pas disponibles en faible dose qui seraient suffisantes, mais en doses élevées provoquant souvent une grande dépendance.

« Je ne peux pas y arriver sans médicaments »

Je suis consciente que cela peut être un peu déroutant pour ceux qui prennent actuellement des médicaments. Surtout pour les personnes pour qui les antidépresseurs fonctionnent vraiment ou qui sauvent des vies.

Si tu es l’une de ces personnes, je veux que tu saches que mon intention n’est ni de nier ton expérience ni de te prendre ton filet de sécurité. Cela doit être très difficile de savoir que les antidépresseurs ne sont pas une solution idéale, et en même temps, de ne percevoir aucune alternative raisonnable. Je comprends, qu’avoir un remède sous forme de pilule, peut être très important et que tu ne peux pas imaginer ta vie sans une telle aide.

Je tiens à souligner que nous ne disposons que de très peu de données pour conclure que les antidépresseurs fonctionnent, et ce qu’ils provoquent vraiment dans notre cerveau après une prise sur plus de 2 ans.

Par conséquent, lors de la rédaction de cet article, je ne suggère pas l’arrêt de la prise de tes antidépresseurs. C’est une décision sérieuse qui peut avoir des conséquences négatives si elle est prise au mauvais moment. Si t’y songes, assure-toi de consulter ton médecin, et assure-toi, qui n’est pas sous influence des lobbies pharmaceutiques.

« Le patient guéri est un client perdu… »

Mon intention est de partager avec toi les connaissances actuelles et ce que j’ai appris lors de mes cours. Cela peut être une inspiration ou une réflexion à ta stratégie de retour vers la santé. Et même si tu décides, en consultant ton médecin, que tu dois  prendre des médicaments pour le moment, ce sera une décision en conscience, en tenant compte à la fois des avantages et des risques d’un tel traitement.

Et si tu envisages sérieusement d’arrêter la prise de ton médicament ou si tu es sur le point de l’interrompre, je te conseille de bien t’y préparer afin de limiter les symptômes graves et – je le répète – ne le fais pas sans consulter ton médecin !

La thérapie au lieu de médicaments ?

Bien que dans de nombreux cas, la psychothérapie puisse durer longtemps et ne donne pas de résultats immédiats, à long terme, ce type de traitement est plus efficace et plus durable que la prise d’antidépresseurs. En outre, cela entraîne moins de rechutes.

Il existe également des études montrant que l’association d’antidépresseurs à une psychothérapie donne de meilleurs résultats que chacune de ces voies de traitement séparément. 

Malheureusement, les gens sont encore désireux de choisir des médicaments et ne pensent même pas à la psychothérapie. L’une des raisons en est probablement le fait que nous avons appris à fuir la douleur à tout prix et à rechercher des solutions rapides ET faciles. Nous sommes aussi influencés par les lobbies pharmaceutiques qui dépensent beaucoup d’argent pour la publicité des médicaments (auprès des patients comme des médecins), tandis que les campagnes sociales de promotion de la psychothérapie n’existent quasiment pas.

De nombreux psychiatres reconnaissent que les antidépresseurs sont encore trop souvent prescrits à des personnes présentant une légère dépression. Ces personnes devraient commencer par une psychothérapie et des changements de leur mode de vie. Dans certains cas, un soutien pharmacologique est nécessaire et peut faire partie intégrante d’un traitement efficace. Il existe également des produits naturels et des plantes qui sont totalement inoffensifs pour notre cerveau, et sans effets secondaires, tels que la griffonia, la rhodiola, le millepertuis, et de nombreux oligo-éléments… J’en ferai le sujet d’un autre article sur le site guérir naturellement.

Si tu envisages de faire un traitement à l’aide d’antidépresseurs, pose-toi la question si tu as vraiment le sentiment de ne pas être en mesure de faire face sans la chimie ? Ou bien penses-tu aux médicaments parce que tu recherches une solution simple et rapide ? Une réponse honnête peut, avec la consultation d’un bon psychiatre, t’aider à décider du processus de ton traitement.

Selon mon opinion subjective, les antidépresseurs ou plutôt les produits naturels,  peuvent être un élément de la thérapie, mais pas le seul et unique. Dans la plupart des cas, le retour vers le bien-être doit reposer sur le choix de plusieurs techniques de psychothérapie ou de coaching. Nous avons besoin de méthodes pour traiter la source du problème, et non seulement les symptômes.

C’est quoi la suite?

Depuis l’invention des antidépresseurs, le domaine de la psychiatrie n’a apporté aucune découverte révolutionnaire à l’humanité. De nos jours, une telle innovation est extrêmement nécessaire et des millions de patients atteints des divers troubles mentaux attendent un traitement plus efficace.

Heureusement, il y a une ouverture qui se crée aux produits naturels. Tout cela peut changer l’avenir de la psychothérapie et la santé mentale de notre société.

En attendant, je t’invite à écrire dans les commentaires ton opinion et ton expérience des antidépresseurs. Je suis curieuse de tes réflexions.

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